Envoie ton caca par La Poste : voici pourquoi la science en a besoin

Il y a 1 mois

Des scientifiques français encouragent la collecte d’échantillons fécaux pour approfondir la compréhension du microbiote et son impact sur les maladies chroniques. Une nouvelle initiative de recrutement de donateurs est en cours. Souhaites-tu savoir comment t’y prendre pour participer ? Découvre les détails ici.

Un projet ambitieux

Le microbiote est un élément crucial non seulement pour notre système digestif mais aussi pour notre système immunitaire, et il pourrait même influencer notre cerveau. Si l’énigme de ces milliards de micro-organismes était résolue, en particulier les différences entre un microbiote sain et un microbiote malade, cela pourrait certainement améliorer les stratégies de prévention.

C’est le défi lancé par un groupe de chercheurs français qui ont entrepris un projet étonnant : collecter les selles de 100 000 citoyens français. Pour ce faire, ils ont besoin de toi... ou plus précisément, d’un échantillon de tes selles.

Quel est l’objectif du projet ?

L’initiative French Gut te propose de participer en envoyant un échantillon de tes selles à un laboratoire pour analyse. Il s’agit d’un projet de science participative visant à accélérer la compréhension du microbiote et à découvrir de nouveaux traitements contre les maladies chroniques telles que le diabète et les maladies cardiovasculaires, ainsi que toutes les affections liées au cerveau comme la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson et la dépression.

L’objectif est de mieux définir ce qu’est un microbiote sain et s’il existe différentes variétés. L’idée est de déterminer des normes et des seuils pour les analyses de selles. À l’avenir, chacun pourrait ainsi recevoir des résultats avec des valeurs de référence, tout comme lors d’une prise de sang. «Cela permettrait de dire, par exemple : votre microbiote est équilibré ici, mais il faudrait augmenter telle bactérie pour prévenir le développement de maladies chroniques», explique Anne-Sophie Alvarez, scientifique et responsable communication de French Gut.

Le deuxième axe de recherche vise à approfondir les connaissances sur le lien entre microbiote, maladies chroniques et alimentation. Cela pourrait permettre de fournir des recommandations précises sur les aliments à privilégier et ceux à éviter.

Comment y participer ?

L’objectif est ambitieux : recueillir 100 000 participants d’ici 2027 ! Avec une population de 67 millions de Français, il est certain que nos microbiotes intestinaux sont variés. «Une phase pilote lancée en septembre 2022 visait à obtenir 3 000 participants, et nous les avons eus en seulement quatre jours !», se réjouit l’experte. Une nouvelle phase est prévue en mai, avec pour objectif d’obtenir 15 000 échantillons, puis une autre à l’automne, encore avec 15 000 participants.

La participation est gratuite et ouverte à toute personne majeure vivant en France métropolitaine. «En 2025, le projet sera ouvert aux citoyens des DOM-TOM et aux enfants», révèle Anne-Sophie Alvarez. Toute personne, qu’elle soit en bonne santé ou atteinte d’une maladie, peut se lancer dans cette aventure participative. Il n’y a aucune restriction, «l’important est de recevoir des échantillons de toutes les régions de France et de personnes de tous âges», précise la scientifique.

Si tu souhaites participer à ce projet de recherche, tu peux te rendre sur le site French Gut. Tu devrais remplir un questionnaire d’une dizaine de minutes sur ton mode de vie, tes pathologies, ton alimentation... Ensuite, on t’enverra par courrier à ton domicile un kit pour effectuer toi-même le prélèvement de selles. À l’intérieur, tu trouveras également une notice explicative et une enveloppe préaffranchie, donc tu n’auras rien à payer. «Il te suffira de prélever un tout petit échantillon de tes excréments et de le glisser dans le tube», précise l’experte. Toutes ces données seront anonymisées.

Ton don sera congelé et analysé par les chercheurs. «Ils prélèveront une centaine d’échantillons et, à l’aide de technologies de pointe, extrairont leur ADN bactérien», synthétise Anne-Sophie Alvarez. «Nous prendrons ces morceaux d’ADN et les comparerons avec un catalogue de gènes de référence. Ainsi, nous saurons quelles bactéries étaient présentes dans chaque échantillon et à quelle concentration.»

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