Les Scientifiques ont Enfin Percé le Mystère du Calendrier Maya
Peux-tu me dire quelle date nous sommes aujourd’hui ? Rien de plus simple. Il te suffit de regarder ton smartphone et le tour est joué : tu connais immédiatement le jour, le mois et l’année. Mais a-t-il toujours été aussi facile de connaître la date ? Nos ancêtres avaient-ils même le concept d’une année qui dure 365 jours ? Oui et non. Les calendriers mayas, eux, avaient des cycles. C’est proche de ce que nous appelons une année. Mais le cycle maya était beaucoup plus long : 819 jours. Et c’est là que le mystère commence. 819 jours par rapport à quoi ? Quand ce calendrier commence-t-il et quand se termine-t-il ?
Les scientifiques se posent cette question depuis des décennies. Ils ont découvert et déchiffré le calendrier maya dans les années 1940. Récemment, deux scientifiques américains, John Linden et Victoria Bricker, ont proposé une solution. Qu’ont-ils fait de différent de leurs prédécesseurs ? Le duo a déchiffré le code en élargissant sa réflexion. Ils ont étendu ce calendrier de 819 jours à 45 ans. C’est 20 fois plus long que le cycle original. Et une certaine logique a commencé à émerger.
Il s’agit d’une avancée majeure, car les Mayas mesuraient le temps d’une manière très complexe. Oublie les chiffres arabes, faciles à lire, dont nous disposons aujourd’hui. Ces peuples anciens utilisaient des glyphes. Il s’agit de minuscules images représentant des caractères. Un peu comme les icônes sur ton bureau ou les symboles universels. Lorsque tu vois un petit point surmonté de trois lignes courbes, tu sais qu’un réseau Wi-Fi est disponible. Le calendrier maya utilisait des glyphes qui représentaient des animaux ou des phénomènes naturels. Par exemple, il y avait des symboles représentant un jaguar et un aigle. Chaque glyphe marquait un jour.
Chaque cycle est répété quatre fois, soit 819 jours fois 4. Appelons ces quatre cycles des blocs. Les Mayas coloraient chaque bloc différemment. Les chercheurs pensaient que ces couleurs correspondaient aux quatre points cardinaux. Le rouge correspondait à l’est, le blanc au nord, l’ouest au noir et, enfin, le jaune indiquait le sud. Puis les années 1980 sont arrivées. Oui, c’est vrai, ce n’était pas la décennie la moins étrange... Il s’est avéré que ces calculs étaient erronés. Les chercheurs ont alors déterminé que les couleurs étaient associées à la position du soleil dans le ciel. Ainsi, la couleur jaune représentait le point le plus élevé du Soleil, autrement dit son zénith et le blanc représentait son point le plus bas, appelé “nadir”. Il semble donc que ce calendrier ait montré à quel point les anciens Mayas étaient doués pour l’astronomie.
Ceci est particulièrement évident à Chichén Itzá. Cette cité maya de premier ordre est située dans la péninsule du Yucatán, au Mexique. Une impressionnante pyramide à degrés s’y dresse. Elle est dédiée à Quetzalcoatl, la divinité Serpent à plumes et son alignement est parfait. Deux fois par an, il s’y produit quelque chose de merveilleux, lors des équinoxes de Mars et de Septembre. Ce sont ces moments où le soleil se trouve directement au-dessus de l’équateur. À ces deux dates, le jour et la nuit durent le même temps. Sur le site de la pyramide, la lumière du soleil éclaire d’abord la sculpture de la tête de serpent à la base de la structure. Puis elle gravit les 91 marches. Cela crée l’illusion qu’un serpent arpente la pyramide. Aujourd’hui encore, les gens se rassemblent pour assister à ce spectacle. Celui-ci devait être encore plus impressionnant au moment où les Mayas ont achevé la structure, entre 1050 — 1300 après J.-C.
Sais-tu ce qu’est une période synodique ? Moi non plus. Mais les astronomes mayas, eux, le savaient. Une période synodique est le temps qui s’écoule avant qu’un corps stellaire ne fasse un tour complet. Par exemple, il s’agit de la période entre deux pleines lunes. Depuis la Terre, cette période dure environ 28 jours. Les Mayas observaient le ciel en permanence. Ils consignaient soigneusement les périodes synodiques de toutes les planètes. De Vénus à Saturne, ces astronomes anciens ont recensé presque tous les corps célestes. Mais quel est le rapport avec leur calendrier ?
Les calculs des chercheurs américains ont révélé le lien. Prenons l’exemple de la planète la plus proche du Soleil : Mercure. Sa période synodique est de 117 jours. Multiplie ce chiffre par sept et tu obtiendras quel nombre ? 819 Exactement. Une coïncidence ? Certainement pas. Car les périodes synodiques des autres planètes correspondent aussi parfaitement à ce nombre magique. Mais cela n’est pas visible à partir d’un seul cycle maya. Les scientifiques ont dû l’étendre plusieurs fois pour découvrir cette configuration. Il y a une raison pour laquelle personne n’a pu déchiffrer le code pendant si longtemps. On ne s’est concentré que sur une seule planète. L’astuce consistait à additionner les calculs mayas pour chacune des planètes. Les chercheurs devaient simplement avoir une vue d’ensemble.
Cela nous amène à l’année 2012. Te souviens-tu que certains pensaient que la fin du monde aurait lieu le 21 décembre? Il s’est avéré que ça n’a pas été le cas. Nous sommes aujourd’hui en vie et en bonne santé. Mais qu’est-ce qui a lancé cette fausse rumeur ? Le calendrier maya, pardi. Ces peuples anciens ont basé leur calendrier sur de longues périodes de toutes les planètes. Cela impliquait beaucoup de mathématiques compliquées et de multiplications. Cette date de 2012 correspondait simplement à la fin de leur cycle. C’est ce qu’on appelle le compte long et cette période est l’équivalent de notre année grégorienne. Pour les Mayas, 2012 était un peu comme le 31 décembre pour nous. Il s’agissait simplement de la fin d’un cycle dans lequel ils mesuraient le temps. Il n’y a donc pas lieu de paniquer. Les fêtes de fin d’année sont peut-être un peu folles, mais le monde ne s’arrête pas le 1er janvier.
Les Mayas ne se contentaient pas d’étirer leur calendrier. On parle bien là du fameux caoutchouc. Oui, tu as bien entendu. Ces peuples anciens étaient capables de concevoir différentes qualités de caoutchouc trois mille ans avant que le célèbre Américain Charles Good ne le fasse. Ils extrayaient le latex naturel de l’hévéa. Il s’agit d’une substance laiteuse, qui peut être transformée en caoutchouc naturel. Et ils n’étaient pas les seuls à le faire. Les chercheurs ont trouvé des preuves que leurs voisins Aztèques et Olmèques faisaient de même. Mais que faisaient-ils de tout ce caoutchouc ? Ils n’avaient pas besoin de pneus de bagnole, ça c’est certain... Mais c’est toujours cool d’avoir une belle paire de sandales pour la plage. Les conquistadores espagnols ont écrit au sujet des chaussures à semelles en caoutchouc que portaient les indigènes. Malheureusement, les archéologues n’en ont toujours pas retrouvées. Ce serait pourtant un “grand pas” pour l’archéologie.
Les Mayas jouaient donc avec le caoutchouc, littéralement. Les chercheurs pensent ainsi qu’ils fabriquaient des balles en latex. Ces balles étaient particulièrement élastiques et leur taille variait de celle d’une balle de baseball à celle d’un ballon de foot. Le jeu de balle maya, ou “pitz” comportait deux arceaux. Tu penses sûrement au basket-ball, mais ce n’est pas tout à fait ça. Les arceaux étaient fixés sur des murs, à 7 mètres de hauteur, comparé à la norme de la NBA qui n’est que de 3 mètres. Et ces arceaux était inclinés sur le côté.
L’histoire des Mayas a aussi un côté sucré. Ce peuple ancien appréciait le chocolat. En fait, le mot moderne de “chocolat” vient probablement du mot “xocolatl” issu de leur propre langue. Celui-ci signifiait : eau amère. D’accord, on comprend la partie amère, mais pourquoi de l’eau... ? Les Mayas ne produisaient pas de chocolat sous la forme que nous lui connaissons aujourd’hui. Ils ne fabriquaient pas de tablettes de chocolat, ils se contentaient de le boire. Ces fèves de cacao écrasées constituaient une excellente boisson. Les Mayas ont perfectionné le mélange au fil du temps et y ont même ajouté des épices. Quelqu’un veut-il d’une boisson chocolatée piquante, avec de la bouillie de poivrons et de la farine de maïs ? Qui sait, cette boisson avait peut-être bon goût... Les fèves de cacao étaient sacrées et servaient également de monnaie d’échange. Les chercheurs pensent par ailleurs que toutes les classes sociales pouvaient en profiter. Aujourd’hui encore, l’idée d’un chocolat gratuit pour tous semble plutôt séduisante.
Mais où les Mayas se procuraient-ils de l’eau potable pour leurs boissons à base de cacao ? Par le plus ancien système de système de filtration de l’hémisphère occidental. Il était basé sur l’action des zéolithes. Il s’agit de minéraux contenant des composés d’aluminium et de silicone. Et devine quoi ? Les purificateurs d’air et d’eau modernes utilisent toujours ce même matériau. La technologie maya l’emporte encore une fois. En Europe, Roger Bacon a mis au point un système de filtre à sable en 1627, quelque 1 800 ans après les Mayas. Mais qu’en est-il des régions dépourvues de rivières, de lacs ou de sources ? Les ingénieurs mayas avaient encore une fois tout compris. Il s’agissait d’exploiter l’eau de pluie. Ils creusaient de grands réservoirs dans la roche calcaire. Ensuite, ils enduisaient ces cavités souterraines d’une couche de matériau étanche. La dernière étape consistait à creuser de petits canaux qui recueillaient l’eau des collines situées au-dessus. Les scientifiques ont estimé qu’un seul de ces réservoirs pouvait contenir en moyenne 38 000 litres d’eau de pluie. De quoi remplir 55 de nos jacuzzis modernes.