Pourquoi la Baignade dans les Thermes Romains peut très Mal se Terminer

C’est curieux
Il y a 7 mois

Une station thermale n’est pas exactement un endroit chic et branché pour se relaxer. Je dirais même que c’est une façon chic mais désuète de se détendre ! La ville de Bath, dans le sud de l’Angleterre, doit son nom — oui, tu l’as deviné — aux bains qu’elle possédait. Au 1er siècle après Jésus-Christ, les Romains ont commencé à y utiliser les sources chaudes naturelles pour en faire une station thermale. Au Moyen-Âge, Bath est devenue un important centre d’industrie lainière où se trouvaient ces fameuses sources d’eau chaude. Et c’est donc au XVIIIe siècle que la ville entière est devenue une élégante station thermale.

La ville de Bath en Angleterre est devenue célèbre, mais ce n’est pas l’endroit où sont apparus les bains romains. Les bains romains viennent de... je te le donne en mille... Rome — ouais, ça semble assez logique. Il y avait aussi une tradition derrière ces bains : certaines personnes y jetaient des objets variés. Il pouvait s’agir de broches, de bracelets ou même de vases ! C’étaient des cadeaux à la déesse Minerve, que les gens jetaient pour la remercier.

On a ainsi trouvé une quantité impressionnante de pièces de monnaie dans un bain romain : environ 12 000 ! Cela peut paraître impressionnant, mais une autre attraction de Rome bat facilement ce chiffre fou — je parle de la fontaine de Trevi. En moyenne, les gens y jettent plus de 3 000 dollars. Non, il ne s’agit pas d’un montant mensuel ou même hebdomadaire. C’est ce que les voyageurs y jettent par jour ! Je préfère ne pas faire les calculs, mais il y a une chose dont je suis sûr : la fontaine de Trevi gagne bien plus que moi. D’ailleurs, un certain Roberto Cercelletta [Cher-che-letta] a récupéré ces pièces avec un aimant pendant 34 ans. On estime qu’il pouvait gagner jusqu’à 1 000 dollars par nuit. Il n’a été arrêté qu’en 2002, lorsque les autorités municipales ont cessé de fermer les yeux sur ses actions nocturnes. Aujourd’hui, cet argent est collecté par les employés de la ville et envoyé à des œuvres de charité.

Les thermes romains n’avaient pas seulement une seule piscine pour nager. Ils comportaient également des salles chaudes, qui ressemblaient plus ou moins à nos saunas modernes. Il y avait une salle super chaude chauffée par un système spécial situé sous terre. Cette pièce s’appelait le “caldarium” et ceux qui voulaient transpirer beaucoup s’y rendaient directement. Comme elle était chauffée par en dessous, les sols étaient brûlants. Pour protéger leurs pieds, les gens devaient porter des sortes de chaussures en bois... Un autre type de pièces était appelé “tepidarium”. Il y faisait plus frais que le “caldarium”, et les gens pouvaient s’y faire masser avec de l’huile. Dans le passé, il n’y avait donc pas un très grand choix de salles chaudes, mais aujourd’hui, tout est très différent. Certains centres de spa contemporains peuvent accueillir jusqu’à 8000 personnes par jour ! Par exemple, il existe un centre de spa près de Munich qui dispose de près de 185 000 m2 d’espace et de 26 salles chaudes différentes. Il est considéré comme le plus grand spa du monde.

Les anciens bains romains n’avaient pas seulement deux salles chaudes et c’est tout. Non, il y avait encore bien d’autres pièces. Il y avait ainsi un vestiaire spécial appelé Apodyterium. À cette époque, il n’y avait pas de casiers, et les historiens affirment que les vols dans les bains romains étaient assez fréquents.

On y trouvait également une salle de gymnastique, appelée “Palaestra”, où les gens pouvaient faire de l’exercice, par exemple, de l’haltérophilie, qui était très populaire. Il y avait aussi des salles comme la “sudatoria” et la “laconica”, des salles très sèches où les gens transpiraient beaucoup, et la “natatio”, qui était en fait une piscine en plein air. Une fois que les clients s’étaient suffisamment détendus, baignés et dépensés, ils se rendaient au “frigidarium” à la fin de la journée. “Frigidarium” ressemble à “frigo”, hein ? Et oui, c’est vrai, c’était une pièce froide avec des bains froids où les baigneurs se rafraîchissaient après toutes ces séances super chaudes.

Nous sommes de retour aux Bains romains britanniques et désolé de te l’apprendre, mais tu ne seras pas autorisé à te baigner ici, du moins pas pour le moment. Le problème, c’est que dans les années 1970, on y a découvert des bactéries dangereuses, qui ont même provoqué une maladie mortelle chez une jeune fille qui s’y était rendue. Après cet événement tragique, il a été interdit à tout le monde de se plonger dans ces bains romains. L’eau a ensuite été minutieusement étudiée et il s’est avéré qu’elle était polluée et qu’une espèce particulière d’amibes dangereuses y vivait. Ce qui est encore plus étrange, c’est que ces mêmes thermes étaient auparavant utilisés pour des traitements de guérison par l’eau. Ces traitements ont même été prescrits par l’Agence de santé publique britannique pendant plus de 30 ans, de 1948 à 1976.

Pas de panique, ceux qui veulent profiter de bains thermaux en toute sécurité ont l’embarras du choix ! Par exemple, tu peux te rendre en Hongrie. Ce pays est peut-être enclavé, mais il possède une quantité incroyable de sources d’eau thermale — environ 1 300 ! Sa capitale, Budapest, compte à elle seule 123 sources, et peu importe la saison pour se baigner, les thermes sont toujours ouverts. Aller aux bains thermaux est un élément de la culture nationale, et ce, depuis l’époque romaine justement. Les bains hongrois sont aussi étonnants que les bains romains.

Regarde ici, c’est Gellért Fürdő et on estime que c’est l’un des bains les plus élégants qui soient. Des mosaïques de carreaux — Ohlalala ! — Des colonnes complexes — trop la classe ! Des plafonds décorés de fresques — quelle beauté ! Ce qui est curieux avec les eaux thermales hongroises, c’est que non seulement il y a des sources d’eau chaude, mais il y a même un lac thermal entier. Il s’agit du lac Hévíz [he-VEEZ] et l’eau y est suffisamment chaude pour que l’on puisse s’y baigner, même en plein hiver. Certes, tu ne vas pas y passer une heure à nager, mais tu pourras au moins t’y plonger. En outre, des lotus poussent à sa surface. Le lac d’eau médicinale fait environ 40 000 m2, il n’est donc pas étonnant d’y voir des bateaux — le lac est assez grand pour cela.

Quoi qu’il en soit, les bains romains ne servent pas seulement à se laver, se baigner et se détendre. Ils servent également à faire la fête, à rencontrer des gens et à s’amuser ! Ainsi, lorsque les Romains se rendaient à ces bains, ils apportaient diverses collations, par exemple des fruits et des gâteaux, et même des huîtres pour certains. Il était également courant de jouer à des jeux, comme la tabula, un ancien jeu de société. Il y avait aussi assez de place pour les jeux de balle ! Les Romains adoraient un jeu appelé trigon — joué par trois personnes avec trois balles. Toutes ces activités se déroulaient dans la Palaestra, la salle d’exercice, tu te souviens ?

Les Romains n’avaient pas les gels douche sophistiqués que nous connaissons aujourd’hui pour se nettoyer et se frictionner, tu t’en doutes. L’un des produits les plus appréciés à l’époque était, étonnamment, l’huile. Regarde ici. Tu vois cette pièce de métal de forme bizarre ? Ca s’appelle un strigil et c’est une sorte de gant de toilette antique. Oui, la procédure de lavage était très différente à l’époque : aujourd’hui, on fait mousser le gel douche et on se frotte le corps avec un gant de toilette, mais dans l’Antiquité, les gens avaient une autre approche. Les Romains recouvraient leur corps d’huile, ce qui adoucissait la saleté sur la peau, puis ils grattaient l’huile et toute la crasse avec.

Tu veux apprendre un autre fait incroyable sur l’hygiène des anciens ? Les Romains de l’Antiquité ne se souciaient guère de l’intimité. Leurs toilettes consistaient en des dalles de pierre percées de trous sans aucune séparation. Les gens s’y rendaient donc pour faire leurs besoins et éventuellement pour papoter en toute décontraction. Ils partageaient également une éponge de mer qui servait à s’essuyer. Houla ça fait un peu de trop de partage pour moi ! Pour rendre le processus encore plus confortable, les Romains fixaient l’éponge au bout d’un bâton. Elle était généralement trempée dans un récipient rempli de vinaigre ou d’eau salée. Eh bien, chacun fait ce qu’il veut hein, mais ce sera sans moi...

Même si le fait de partager une éponge peut sembler dégoûtant, il semble pourtant que les Romains étaient très à cheval sur l’hygiène. Les thermes romains étaient accessibles à tous, aux riches comme aux pauvres. Les bains ouvraient normalement à l’heure du déjeuner et fermaient à la tombée de la nuit. L’entrée était peu onéreuse — elle ne coûtait que deux deniers. Le denarii était l’une des plus petites dénominations de l’époque. Il est difficile de dire combien cela ferait en euros d’aujourd’hui, car il n’a plus de valeur monétaire, mais les historiens affirment que ce n’était pas grand-chose. De plus, à certaines occasions, par exemple les jours fériés, l’entrée était gratuite et tout le monde pouvait se rendre aux thermes romains gratuitement.

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