20 Sculptures qui nous font réfléchir aux choses essentielles de notre monde

Développements
Il y a 4 ans

Il y a des sculptures que l’on voit et qu’on oublie aussitôt, mais il y en a d’autres qui t’accrochent et qui restent gravées longtemps dans ton esprit. Tu y repenses, et tu cherches à comprendre le sens profond qui se cache derrière l’intention de l’artiste. L’art ne s’inscrit pas dans les cadres rigides des chiffres et des statistiques, mais il fait appel à l’émotion et aux sentiments, pour nous pousser à réfléchir aux problèmes que l’on passe trop souvent sous silence.

Chez Sympa, nous avons sélectionné des sculptures qui nous poussent à nous interroger sur ce qui se passe dans le monde et qui nous rappellent quelles sont les choses les plus importantes dans la vie.

1. " La main protectrice ", Glaris

Tu as déjà compris que La main protectrice (Caring Hand) a été conçue comme un message sur la responsabilité écologique et la protection de l’environnement. La sculpture se trouve dans une région très pittoresque, le canton de Glaris, en Suisse, un endroit qui te fait réfléchir à la façon de préserver toute cette beauté. Les auteurs sont Eva Oertli et Beat Huber.

2. " Étoile blessée ", Barcelone

Cette sculpture est composée de 4 cubes tordus de fer rouillé et de verre, ressemblant à une maison de poupée. Le nom L’Étoile blessée (La Estrella Herida) n’est pas apparu par hasard. C’est l’hommage de l’auteur à tout ce qui n’est plus là : les rêves qui ne se sont jamais réalisés, les endroits où la vie battait son plein et qui sont aujourd’hui abandonnés, tout ce qui aurait pu se passer mais n’est jamais arrivé. Mais surtout, c’est un requiem à la jeunesse qui passe si vite.

Le lieu n’a pas été choisi par hasard non plus : c’est là, tout près de la mer, dans Barceloneta, que se trouvaient des bidonvilles et un quartier de pêcheurs, le plus défavorisé de la ville. Là, entassés dans des petites cabanes sur la plage, vivaient des familles nombreuses et pauvres. Là où l’on chantait des sérénades et où les hommes partaient en mer pour trouver de quoi nourrir leurs familles. Plus tard, les légendaires chiringuitos, petits restaurants et bar de plage, ont peuplé ces lieux, avant d’être démolis pour les Jeux Olympiques de 1992, ôtant à la ville une partie de son charme et de sa personnalité. Aujourd’hui, cette plage impeccable ne garde aucune trace de son passé... si ce n’est ce monument aux rêves oubliés.

3. Installation Absorbé par la lumière, Amsterdam

L’œuvre de l’artiste britannique Gali May Lucas, réalisée dans le cadre du Festival des Lumières d’Amsterdam, dénonce l’addiction aux technologies et la dépendance aux smartphones. Trois silhouettes assises sur un banc sont figées dans les positions familières aux utilisateurs de smartphone : la tête penchée, les doigts pianotant, le visage éclairé par la lumière de l’écran. Selon l’auteur, son message était le suivant : les gens sont captivés par les écrans qui éclairent notre vie et donnent l’accès à l’information, mais qui en fait nous éloignent de la réalité.

4. La Marée montante, Londres

Quatre cavaliers sur le bord de la Tamise sortent de l’eau et y disparaissent en fonction de la marée. L’auteur de l’œuvre, le sculpteur et écologiste Jason deCaires Taylor, a installé ces statues pour attirer l’attention du public sur la dépendance de l’humanité au pétrole et rappeler la responsabilité de l’industrie moderne sur le changement climatique. Oui, c’est bien ce que tu penses : les têtes des chevaux ont été remplacées par des pompes de puits de pétrole. Les deux cavaliers en costume, qui regardent au loin, représentent la classe politique et les hommes d’affaires qui prennent à la planète tout ce qu’ils sont en mesure de prendre, ignorant ce qui peut bien lui arriver.

5. Histoire d’amour, Kiev

Cette sculpture honore l’histoire extraordinaire de l’italien Luigi Pedutto et de l’ukrainienne Mokrina Iourzouk et de leur l’amour qui s’est avéré plus fort que le temps et la distance. Ils ont fait connaissance en 1943 dans un camp pour les prisonniers de guerre en Autriche. Mais la fin de la guerre sépare les amoureux. Ils fondent leurs propres familles et ils mènent leur vie, mais n’oublient jamais l’un l’autre. Et voilà que 60 ans plus tard, l’Italien retrouve sa bien-aimée par le biais d’une émission de télévision russe.

Quand les amoureux se sont rencontrés de nouveau, ils avaient plus de 80 ans. Luigi a demandé Mokrina en mariage, mais, malheureusement, ils n’ont pas eu le temps de se marier. La sculpture est devenue un symbole de l’amour éternel. Une copie de la statue de Kiev a été installée dans la ville natale de Luigi, Castel San Lorenzo en Italie.

6. Monument au temps perdu, Kalouga

L’installation de ce monument a été proposée par l’équipe de recherche pour les enfants disparus Lisa Alerte. À l’intérieur du sablier se trouve, en bas, une poupée représentant un enfant de 6 ans et en haut, du sable, comme le temps qui s’écoule. Le message est clair : quand on cherche des enfants disparus, chaque seconde compte.

Ce symbole du temps qui glisse entre les doigts et devant lequel l’enfant est sans défense a " parcouru " des villes russes avant de s’installer sur le territoire du Centre de la culture et de l’innovation de Kalouga.

Les volontaires de " Lisa Alerte " changent les vêtements au fur et à mesure que passent les saisons et soulignent ainsi que selon les périodes de l’année, les recherches peuvent être très compliquées.

7. Arbre sans racines, Tel-Aviv

L’oranger suspendu (Suspended Orange Tree) se trouve à Jaffa, la vieille ville de Tel Aviv. L’orange est un fruit particulier pour l’Israël. En 1948, au moment de la création de l’État, c’est l’exportation des agrumes qui a pu maintenir l’économie du pays à flot. L’arbre de la sculpture pousse dans une coque d’argile et est suspendu entre les maisons grâce aux câbles.

Le sculpteur Ran Morin explique que son œuvre reflète l’humanité qui s’est laissée emporter par l’industrialisation et les progrès technologiques et a fini par se détacher de ses racines et par rompre son lien avec la nature. Comme cet arbre, nous poussons encore de nulle part, nous voulons aller de plus en plus haut et nous perdons nos racines. Il existe une autre interprétation de l’arbre flottant : une plante sans terre symbolise l’errance du peuple israélien et la vie difficile des immigrants.

8. Les hommes pleurent aussi, Malmö

Sur le quai de Malmö, on peut admirer une silhouette masculine, qui porte un béret, se cache les mains dans les poches et qui pleure. Quand on s’approche, on voit que les larmes coulent vraiment sur ses joues. Cette statue-fontaine a été créée d’après les dessins de l’artiste et réalisatrice Marie-Louise Ekman et s’appelle La mélancolie suédoise (Det Svenska Tungsinnet). L’acteur suédois Gösta Ekman a servi de modèle à sa femme Marie-Louise.

Cette sculpture rappelle que dans un monde moderne, les hommes doivent faire face à des difficultés, surmonter des crises et des dépressions, sans pour autant perdre courage.

9. Les enfants sont les victimes des vices des adultes, Moscou

Cet ensemble sculptural est exposé sur la place Bolotnaya à Moscou. Son auteur est Mikhaïl Chemiakine, un célèbre artiste. La composition totalise 15 sculptures et reflète la lutte contre le mal et les perversions de la société. Deux figures d’enfants sont cernés de monstres, allégories des vices " adultes " : les drogues, le sadisme, l’ignorance, l’alcoolisme.

Ainsi, le vol est représenté par un homme à la tête de sanglier emportant un sac avec de l’argent, tandis que le sadisme est un rhinocéros habillé en boucher. Le chevalier en armure, ailé et protégé par un masque à gaz, avec une bombe dans ses mains, est le symbole de la guerre. La figure au centre incarne l’indifférence, le pire des vices, son corps ressemble à un sarcophage, ses yeux sont fermés et ses oreilles sont bouchées.

10. Vicissitudes, Cancún

Ces 26 figures d’enfants (Vicissitudes) sont l’une des créations les plus spectaculaires du musée sous-marin situé sur la côte ouest de la Grenade, dans les Caraïbes. Elles sont encore signées du britannique Jason deCaires Taylor. L’objectif principal de ce musée est de restaurer la flore et la faune marines menacées. Ainsi, les sculptures sont devenues un habitat artificiel pour les coraux et la végétation aquatique. Cette composition pèse 15 tonnes, afin de pouvoir résister aux courants puissants et aux marées. Le cercle des enfants symbolise le cycle de la vie et la responsabilité de l’environnement que les humains assument face aux générations futures.

11. Les bébés qui ne sont pas nés, Riga

Dans le cadre de la campagne “Pro vie”, une exposition de 27 sculptures de bébés est apparue à Riga. Le nombre de sculptures est symbolique: il correspond au nombre des IVG accomplies quotidiennement en Lettonie, selon les statistiques. Le but de la campagne est de sensibiliser le public sur les avortements et leurs conséquences.

Aux côtés de chaque enfant, un message rédigé en 3 langues (anglais, letton et russe) donne la raison du choix des parents. Ainsi, une femme a déjà un enfant et son mari est décédé. Elle décide qu’elle ne pourra pas élever deux citoyens à part entière et accepte d’avorter pour assurer une vie décente à au moins un de ses petits. Une autre histoire parle d’une mère qui a eu la grippe pendant la grossesse et qui a suivi le conseil de son médecin et a fait une IVG.

12. Compassion, Moscou

La sculpture Compassion a été installée dans le métro de Moscou, à la station Mendeleevskaïa. Cette création du sculpteur Alexandre Tsigal, de l’artiste animalier Sergey Tsigal, d’Andrey et Petr Nalitch est consacrée au chien sans abri baptisé Maltchik (Garçon), qui a vécu 3 ans dans le métro et a été tué par une femme par un coup de couteau. Sa mort violente a attiré l’attention des médias et du grand public. L’inscription sur le monument dit : " Compassion. Dédié à l’attitude des hommes envers les animaux bâtards. "

13. " Sculpture de l’artiste enceinte ", Londres

Quatre piédestaux sont situés à chacun des coins de Trafalgar Square et supportent des statues traditionnelles. Sauf le quatrième socle, qui est devenu emblématique et accueille régulièrement des œuvres d’art contemporain. Ainsi, iI a déjà abrité un navire de guerre anglais dans une bouteille, un coq bleu géant et un pouce levé, symbole du fameux like des réseaux sociaux. Actuellement, il est orné d’une ancienne sculpture persane reconstituée.

L’une des créations les plus originales et controversées a sans doute été l’œuvre de Marc Quinn, représentant l’artiste handicapée Alison Lapper enceinte. Suite à une erreur médicale, cette femme est née sans bras et avec des jambes raccourcies. Ses parents l’ont abandonnée et elle a passé son enfance dans un orphelinat. Malgré tout cela, Alison a appris à peindre en tenant son pinceau avec les dents, elle a mené une vie accomplie et elle a même donné naissance à un enfant. Cette sculpture incarne la beauté humaine et l’incroyable instinct de vitalité de certaines personnes. En 2012, elle a été choisie comme symbole des Jeux Paralympiques de Londres.

14. Mémorial de l’holocauste, Miami

L’emplacement de ce mémorial peut paraître surprenant, mais les Juifs qui fuyaient l’Holocauste se sont aussi réfugiés en Floride. L’Amérique a accueilli de nombreux réfugiés et toute la douleur et le deuil de ce peuple sont aujourd’hui représentés dans ce mémorial.

Kenneth Treister et 45 autres sculpteurs et architectes se sont réunis pour concevoir et réaliser ce projet. La composition présente une colonnade circulaire classique en pierre pâle, un étang de nénuphars et un îlot au cœur de l’ensemble. Un couloir étroit mène vers l’île, et sur les murs de pierre sont gravés les noms des camps de concentration. Au centre de l’île se trouve la sculpture d’un immense bras tendu vers le ciel, implorant de l’aide. Le bras est entouré de 130 silhouettes de taille réelle.

Selon Traister, ce monument est conçu non seulement pour rendre hommage aux victimes de la Shoah, mais aussi pour apporter du réconfort aux survivants et pour empêcher que la tragédie ne soit oubliée.

15. Ghost Girl, Londres

Ghost Girl est l’œuvre du sculpteur britannique Kevin Francis Gray, elle représente une jeune fille avec un visage caché derrière de très longs fils de diamants. Un spectateur curieux qui jette un coup d’œil sous le voile découvrira un crâne. Les mains de la fille sont couvertes de cicatrices. C’est ainsi que l’auteur a voulu dépeindre un personnage qui ne souhaite pas assumer la réalité.

Les créations de ce sculpteur sont souvent un peu terrifiantes, mais elles touchent les gens : les expositions de Francis Gray sont organisées dans le monde entier. La statue Ghost Girl est devenue le symbole des personnes fermées et démontre tout le drame de leur solitude.

16. Monument à l’Homme, Bergen

Cette statue d’un sans-abri, assis le dos contre le mur, se trouve à l’entrée de la Banque centrale de Bergen, en Norvège et se veut un monument dédié à l’Homme. C’est un rappel que toute personne mérite de l’attention et de l’aide, qu’elle soit pauvre ou richissime. Sur la plaque, il y a ces mots : " Nul n’est ce que vous voyez. Mission de l’Église de Bergen. " Le monument a été créé pour nous faire penser à ceux qui vivent des moments difficiles.

17. Baleine en plastique, Bruges

Cette sculpture a été réalisée à l’occasion des Triennales de l’art contemporain. La baleine géante, prête à se jeter sur la rive, a été installée dans le canal principal de Bruges. Elle est élaborée à partir de 5 tonnes de déchets plastiques, récoltés sur les plages en 4 mois. On y trouve des conteneurs en plastique et des bouteilles, ainsi que des chaises et des seaux.

La baleine de plastique (Skyscraper) est conçue pour dénoncer la pollution des océans et pour attirer l’attention sur le fait que la quantité de déchets plastiques peut bientôt dépasser le nombre des animaux marins. Les scientifiques estiment qu’à l’heure actuelle, 150 millions de tonnes de plastique nagent dans nos océans et qu’environ 8 millions y sont encore ajoutés chaque année. Les créateurs de la sculpture espèrent que leur baleine, preuve éloquente de l’importance du problème, fera réfléchir à la manière dont on utilise le plastique dans le monde moderne.

18. Contemporains intempestifs, Leipzig

Cette composition rassemble les figures d’un enseignant, d’un médecin, d’un ingénieur, d’un designer urbain et d’un théoricien de l’art. Tous sont nus et, debout sur une poutre, ils essayent de garder l’équilibre. Certains éléments sont dorés et attirent les regards (scie, couronne de laurier, tube auditif et autres). La poutre de bronze porte une inscription : “Sans doute, au nom du principe, on peut sacrifier la vie, mais pas la sienne. ”

Ces figures représentent les gens qui ont pris la décision de dynamiter l’église universitaire Saint-Paul sur Augustusplatz (place Auguste), le seul temple gothique ayant survécu à la guerre et célèbre pour avoir été l’endroit où Bach et Mendelssohn avaient joué leurs œuvres. L’église a été détruite en 1968 sur l’ordre du gouvernement de la RDA, comme non conforme au projet socialiste de l’aménagement de la place. L’artiste Bernd Goebel, qui a offert cette sculpture à la ville, a voulu passer le message suivant : les actes d’un groupe de personnes bornées peuvent avoir des conséquences irréversibles.

19. She Lies, Oslo

Cette œuvre monumentale de Monica Bonvicini mesure 16 mètres de haut, et est faite d’acier inoxydable et de panneaux de verre. Elle est conçue pour démontrer la prédominance de la nature sur les efforts humains.

La sculpture flotte dans l’eau sur une plate-forme en béton et tourne sur son axe en fonction de la marée et du vent, évoquant le temps changeant sans cesse. Elle ressemble à un iceberg : l’eau se reflète dans ses surfaces de verre. Cette montagne de " glace " est un symbole de la force et de la splendeur du Nord. Et la mobilité de la sculpture suggère que la nature est plus forte que les hommes et qu’elle est capable de refouler tous les efforts des gens qui devraient donc la prendre en considération.

20. Bibliothèque engloutie, Berlin

Les étagères vides de la Bebelplatz rappellent que tout le monde ne considère pas les livres comme des biens à protéger. Ainsi, en mai 1933, les étudiants nazis ont jeté dans le brasier plus de 20 000 livres jugés non conformes aux standards de l’époque. Un vers de Heine est gravé à cet endroit : " Là où l’on brûle les livres, on finit par brûler les hommes. "

As-tu déjà vu des monuments ou des sculptures à couper le souffle ? Aide-nous à continuer cette liste en les indiquant dans les commentaires.

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