Pourquoi voyager tout le temps n’est pas aussi cool que ça en a l’air. Neuf choses dont les blogueurs de voyage n’aiment pas parler

C’est curieux
Il y a 4 ans

" Tu as le monde à tes pieds ! " " Arrête ton travail pour voyager ! " Tels sont les appels que nous voyons souvent sur les réseaux sociaux. Beaucoup d’entre nous sont jaloux des blogueurs qui ont fait du voyage leur métier et qui semblent maintenant nous taquiner avec leurs photos et leurs vidéos géniales du monde entier. Mais qu’est-ce qui est caché derrière ces superbes photos ? La vie de l’éternel voyageur est-elle si belle et sereine?

Sympa a décidé de découvrir le " côté obscure " de la vie de célèbres blogueurs de voyage et de vous raconter ce qui reste derrière l’objectif de la caméra. Et à la fin, nous parlerons d’un nouveau format de voyage qui attire de plus en plus de touristes.

1. Manque de revenu régulier et besoin d’investissements

  • " La règle générale est la suivante : pendant la première année, vous ne gagnerez probablement rien. La plupart des annonceurs n’investiront pas dans un blog qui n’a même pas un an. Tout d’abord, vous devez vous imposer en tant que partenaire fiable. Mais même les blogueurs expérimentés n’ont pas de stabilité financière. Il y a des périodes où je gagne des tonnes d’argent et des périodes où je ne reçois rien du tout. Il est important de faire des économies et de bien planifier ses dépenses ", prévient Kate McCulley, la créatrice du blog Adventurous Kate.
  • " Ce type d’activités nécessite des investissements constants, en particulier au début. Les billets d’avion, les logements, les équipements de toutes sortes, ainsi que les cours de formation nécessaires, coûtent cher. L’un de mes plus grands regrets est que je n’avais pas économisé plus d’argent avant de quitter mon emploi habituel et de passer à la rédaction du blog de voyage ", a déclaré Jennifer O’Brien, fondatrice du site The Travel Women.

2. C’est un travail 24/7, pas juste quelques heures par jour

  • " La plupart des gens pensent que je ne fais que voyager et écrire quelques articles par jour. Mais en fait, je n’avais jamais travaillé aussi dur de ma vie. Au départ, je passais de 12 à 14 heures sur mon ordinateur portable. J’ai entièrement consacré mon temps et mon énergie à la création de mon site web et à sa transformation en entreprise. Rédiger un blog de voyage, c’est bien plus qu’écrire des articles : je passe beaucoup de temps à négocier avec des annonceurs et des sponsors potentiels, à me promouvoir sur les réseaux sociaux, à éditer des photos et des vidéos, à communiquer avec mes followers et avec les autres blogueurs. J’essaie constamment d’améliorer mon blog “, écrit Nellie Juan, auteur du blog WildJunket.
  • ” La concurrence dans le domaine des blogs de voyage est très forte, nous devons nous battre pour chaque clic. Nous consacrons beaucoup de temps et d’efforts à augmenter constamment le trafic de notre site ", expliquent Elaine et Dave, créateurs du blog The Whole World is a Playground.

3. Vous regardez tout à travers un objectif de caméra et dépendez de la technologie

  • " Mon pauvre mari : il doit prendre les meilleures photos, où que nous soyons. Nous ne pouvons pas manger une bouchée du plat ou boire une gorgée de la boisson tant qu’ils n’ont pas été photographiés, car nous avons besoin de ces images pour un article. Pour obtenir une belle photo, mon mari grimpe aux murs, s’allonge sur le sol au milieu des ruines ou me laisse seule dans le noir à attendre le lever du soleil “, raconte Elaine (The Whole World is a Playground).
  • Le pire c’est quand nous sommes dans la salle d’attente d’un aéroport. Alors que les autres passagers attendent tranquillement leur avion, nous photographions tout ce qui nous intéresse. On m’a demandé des milliers de fois si c’était ma première fois dans un avion. Non, mais j’ai besoin de tout prendre en photo : le siège, le repas, la cabine. Certaines personnes nous considèrent comme des fous ”, ajoute-t-elle.
  • " Je voyage avec un équipement lourd et coûteux : appareils photo, ordinateur portable, chargeurs. Je porte constamment un sac à dos de 10 kg, c’est très fatigant. J’ai toujours besoin d’Internet, l’absence de Wi-Fi dans des endroits éloignés me rend très nerveuse ", se plaint Nellie Juan (WildJunket).

4. Vos beaux longs textes peuvent passer inaperçus

  • " J’aime voyager et écrire des textes mais je n’ai pas pu respecter le format des blogs de voyage. La blogosphère du voyage est inondée d’articles comme " Top 10 des choses à faire à [une telle ville] “. Je peux le comprendre : les publications de ce genre attirent l’attention avec des images vives et un message concis. Ces articles ont un format particulier qui peut être rapidement lu et qui contient des mots-clés et des hashtags tels que ’vacances’ et ’mer’, grâce auxquels ils s’affichent lors de la recherche d’informations sur les voyages. Mais dans l’ensemble, ce contenu n’a pas d’âme, ni de véritables sentiments et émotions réelles ”, déclare Anna, créatrice du blog Slightly Astray."
  • " Un an plus tard, j’ai réalisé que j’étais nulle comme blogueuse de voyage. J’ai visité 20 villes d’Europe et je n’ai pu écrire que 7 articles. Mes textes ne contenaient pas de conseils vraiment utiles. Je ne savais pas comment me promouvoir sur les réseaux sociaux. Plusieurs fois, je me suis assise devant mon ordinateur avec l’intention d’écrire quelque chose d’inspirant mais je n’en ai jamais été capable ", écrit Anna (Slightly Astray).

5. Vous êtes obligés d’enjoliver la réalité

  • " Une fois, je parlais par appel vidéo avec une amie blogueuse de voyage à l’étranger. Elle se sentait très mal : elle se plaignait de stress et d’insomnie. Cependant, le lendemain matin, elle a posté une photo sur les réseaux sociaux, où elle avait l’air fraîche et radieuse et semblait apprécier le voyage. Était-ce la même personne à qui j’avais parlé la veille au soir ? La représentation d’une réalité parfaite quoiqu’il arrive est devenue un critère incontournable pour tous les blogueurs du voyage “, cite Nikki Vargas, journaliste de voyage .
  • ” Une autre situation. Un jour au Maroc, j’ai eu très mal au ventre après avoir mangé du poulet d’une fraîcheur douteuse. À ce moment-là j’ai pensé : Pourquoi ai-je décidé que c’était une bonne idée de quitter ma maison, ma famille et mes amis pour faire le tour du monde ? Mes messages semblent redondants (qui, de nos jours, n’a pas écrit sur le Maroc ?), mes photos sur Instagram ne sont pas assez cool et toute ma carrière de blogueuse de voyage n’as pas de sens. La question que je me posais était : " Qu’est-ce que je fais ici ? “. J’ai eu ce même moment de réflexion aux Philippines, au Mexique, en Indonésie, en Argentine ”, admet-t-elle.

6. Il est difficile de maintenir une communication constante avec ses proches

  • " Nous avons perdu le contact avec la famille et les amis. Nous n’avons pas vu nos neveux et nos nièces grandir. Notre famille nous manque terriblement. Et bien qu’il existe Facebook et Skype, il n’y a rien de mieux que le contact humain “, écrivent Dave et Deb, couple de voyageurs et créateurs du blog The Planet D.
  • ” Quand j’ai commencé, j’avais 20 ans, et voyager à travers le monde était assez commun pour mon âge, mais maintenant j’ai 33 ans et la plupart de mes amis sont mariés et ont des enfants. Parfois, cela m’éloigne d’eux ", explique la voyageuse Shannon O’Donnell.

7. Une relation sérieuse ? N’en rêvez même pas

  • " Je ne reste pas au même endroit assez longtemps pour entretenir une relation de longue durée. J’ai essayé de nouer une relation à distance, mais ça n’a jamais marché. Je n’ai pas l’occasion de rencontrer quelqu’un souvent, et même si j’arrive à avoir un premier rendez-vous, pendant toute la soirée je réponds aux questions sur mes voyages “, avoue Jennifer O’Brien (The Travel Women).
  • ” Quand vous rencontrez quelqu’un de mignon à l’étranger, vous avez toujours une arrière-pensée : " Ça ne va pas durer “. Ce sentiment du temps qui passe est affreux. Si vous décidez d’avoir une relation à long terme, il y a toujours un choix à faire : soit vous arrêtez de voyager, soit votre partenaire accepte de vous suivre à travers le monde. Bien peu le feront ”, pense Victoria Brewood, créatrice du blog Pommie Travels.

8. Les impressions des voyages deviennent moins fortes

  • " Lorsque vous partez en vacances tant attendues, vous êtes excités, vous êtes impatients de vivre de nouvelles expériences. Mais quand vous voyagez tout le temps, vous perdez ce sentiment. Je prends tout pour acquis. Rien ne m’impressionne vraiment. J’ai vu tellement de cascades, de couchers de soleil et de temples qu’ils commencent tous à se confondre. Je pense que vous pouvez comparer la dépendance au voyage avec n’importe quelle autre dépendance. Les émotions d’un nouvel endroit deviennent de moins en moins fortes et, chaque fois, j’ai envie de voir quelque chose de plus en plus incroyable pour ressentir une fascination ", déclare Victoria Brewood (Pommie Travels).

9. Ce sentiment écrasant d’incertitude et de mal du pays

  • " Voyager sans fin peut être fatigant. Faire et défaire sa valise, vivre dans d’innombrables hôtels, réserver des vols, planifier des itinéraires de bus, lire des cartes... tout cela vous fatigue. Parfois, je ne veux simplement plus penser à rien. Je veux travailler sur mon ordinateur, cuisiner des plats ordinaires, aller dans la salle de sport et ne plus rien faire d’autre. J’ai envie d’avoir la possibilité de mettre mes vêtements bien pliés dans un placard plutôt que de les ranger dans mon sac, de les laver à la maison et non dans une laverie. J’ai réalisé qu’il me fallait une base, un endroit où je pourrais habiter pendant au moins un mois ", raconte Victoria Brewood (Pommie Travels).

Bonus: une nouvelle tendance — le tourisme responsable

Malgré tous les désavantages, la plupart des blogueurs de voyage ne veulent pas quitter ce métier. Cependant, certains voyageurs arrêtent les voyages rapides, dont le but est de prendre des photos parfaites et de parler brièvement des endroits à visiter. Le tourisme responsable devient de plus en plus populaire. L’objectif est de minimiser l’impact négatif du tourisme sur l’environnement et d’accroître la contribution positive à la vie de la communauté locale.

Les voyageurs qui choisissent ce type de tourisme ne vont pas à la plage seulement pour bronzer et se baigner, mais aussi pour la débarrasser des débris. Ils ne prennent pas simplement les photos des habitants locaux mais essaient d’en apprendre davantage sur leurs traditions et leurs problèmes. Ils n’écrivent pas simplement un article " Que voir dans la ville N en trois jours " mais partagent des astuces utiles pour des personnes à mobilité réduite, pour ceux qui voyagent avec des enfants ou qui ont un budget minimal.

Selon vous, quelle est la chose la plus importante à propos des voyages ? Vaut-il la peine de s’efforcer de voyager aussi souvent que possible ?

Photo de couverture Paula Bronstein / Getty Images

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