10 Anciennes Façons De Prédire La Météo

Urbania. On dirait le nom d’une ville de conte de fées. Mais détrompe-toi. Cette commune existe bel et bien — elle se trouve en Italie centrale. Et son nom n’est pas ce qu’elle a de plus étrange. Chaque année, le journal et la télévision locale publient une étrange prévision météorologique basée sur des quartiers d’oignons. Oui, tu as bien entendu. Les Italiens de de cette région attendent tous les ans avec impatience cette insolite prévision.

La tradition remonte au Moyen Âge. Et c’est une institutrice qui la perpétue. Tous les 24 janvier, elle coupe un oignon jaune en quatre. Puis elle le divise encore : 12 morceaux pour chacun des mois de l’année. Elles les placent sur sa planche à découper dans sa cuisine en les orientant vers l’est. Le lendemain matin, l’oignon est prêt à être interprété. Parce qu’elle les a saupoudrés de sel, les morceaux ont changé de texture. La femme peut maintenant les “lire” et prévoir le temps qu’il fera cette année-là. Elle fait cela depuis trois décennies. Avant elle, c’est son père qui le faisait. Avant lui, son grand-père. Tu as compris. La lecture de l’oignon est une tradition familiale.

Selon les archives historiques, cette pratique existe depuis des siècles à Urbania. Autrefois, les fermiers utilisaient cette méthode pour leurs récoltent. Il était important de savoir exactement quand planter les graines et quand effectuer la moisson. Il fallait être précis, et jusqu’au début du 20ème siècle, les habitants faisaient davantage confiance aux oignons qu’aux prévisions météorologiques officielles. Ce n’est pas surprenant : les premières prévisions basées sur des données scientifiques furent publiées dans un journal britannique, en 1861. Avant cette date, les gens faisaient toutes sortes de choses pour prédire la météo. Les méthodes utilisées nous semblent souvent amusantes aujourd’hui.

Connais-tu la chenille d’Isie isabelle ? C’est une espèce originaire des États-Unis et du sud du Canada. La légende veut que l’on puisse déterminer la rigueur de l’hiver à venir en observant la couleur de cet animal. Si la couleur brune est dominante, l’hiver sera doux. Voilà une bien drôle de façon de prédire le temps. Mais crois-le ou non, cette méthode repose bien sur des bases scientifiques. Tu sais ce qu’est un entomologiste ? Oui, c’est un scientifique qui étudie les insectes. Leurs recherches ont montré que la couleur de la chenille est liée à la quantité de nourriture qu’elle a ingéré. Mais il y a un hic. La couleur révèle en fait la rigueur de l’hiver de l’année précédente. La chenille d’Isie isabelle est donc plutôt douée pour prédire le passé !

On croit souvent que les coccinelles portent chance, mais elles ont plus d’un tour dans leur sac. Connais-tu le dicton suivant : Coccinelle qui va de fleur en fleur apporte la chaleur ? Non, il n’est pas fantaisiste. Lorsqu’il fait chaud dehors, ces adorables insectes sortent de leur cachette. Mais quand la température baisse avant une averse, elles partent vite se mettre à l’abri. Les grenouilles peuvent aussi prédire la pluie. Juste avant la première goutte, ces amphibiens coassent plus fort. Ils le font en réalité parce qu’ils sont sur le point de s’accoupler. Les grenouilles pondent leurs œufs dans l’eau douce. S’il pleut, le niveau de l’eau des étangs augmentera. Et l’animal aura plus de chances de trouver un partenaire.

Tes parents t’ont-ils dit de te tenir à l’écart des nids de frelons? Ils avaient raison. Mais les nids d’abeilles, de guêpes et de frelons sont d’excellentes stations météorologiques. Lorsque ces insectes construisent leurs nids plus hauts que d’habitude, il faut s’attendre à un hiver plus froid. En effet, les frelons ne survivent pas à des températures inférieures à 10 degré Celsius. Ils chercheront donc à tout prix à se mettre au chaud pour la saison froide.

Il y a un animal qui prend un peu de poids à l’approche de l’hiver. La prochaine fois que tu fais une randonnée à la fin de l’automne, observe les écureuils. S’ils semblent plus dodus que d’habitude, c’est que l’hiver sera froid. Tu te souviens de Scrat, dans l’Âge de Glace ? L’écureuil hyperactif qui court toujours derrière un gland ? Lorsqu’un écureuil se comporte comme Scrat, c’est le signe que l’hiver sera long. Ces rongeurs font des réserves avant que Mère Nature ne ferme boutique.

Il y a plus de toiles d’araignées que d’habitude chez toi ? C’est simplement que ces petites bêtes sentent le mauvais temps approcher. Et si les toiles sont plus grandes que d’ordinaire, c’est qu’elles essaient d’attraper plus de proies. C’est ainsi qu’elles se préparent à l’hiver. Le bétail, lui, se prépare en se faisant pousser une fourrure plus épaisse. Si tu vis à la campagne et que tu vois des moutons bien laineux, c’est que tu ferais bien de t’acheter un bon manteau. Y a-t-il des taupinières dans ton jardin ? Tu peux trébucher dessus, mais tu peux aussi les utiliser comme de petites stations météorologiques. Plus elles sont profondes, plus l’hiver sera rude.

Laissons ces animaux se reposer un peu. Regarder le ciel permet aussi de connaître le temps qu’il fait. Il existe une théorie populaire selon laquelle chaque jour de brouillard en août équivaut à un jour de neige en hiver. Un calcul assez précis pour une simple croyance. Et puis il y a la Lune. La science sait déjà qu’elle influence les marées océaniques. Après tout, le dicton “lune claire, gelée prochaine” est bien connu des agriculteurs. Lorsque la lune brille dans un ciel sans nuages, il fera frais le lendemain matin. L’observation des nuages donne également des indications sur la météo. Des nuages blancs et hauts indiquent une journée claire et ensoleillée. Lorsque leur couleur vire au noir et qu’ils sont bas dans le ciel, il faut s’attendre à de la pluie. Et qu’en est-il de leur forme ? S’ils sont en lambeaux, ouvre ton parapluie. Il va bientôt pleuvoir.

Tu te souviens des oignons dont je parlais au début ? Ce ne sont pas les seules plantes à pouvoir prédire la météo. Dans les monts Ozarks, il existe une croyance concernant les kakis. Lorsque tu coupes en deux la graine de ce fruit, observe la forme qu’elle prend à l’intérieur. Si elle ressemble à une cuillère, il faut s’attendre à de la neige. Mais si elle ressemble à une fourchette, la saison sera clémente. Si tu vois un couteau, le temps sera venteux et glacial. Cette étrange prédiction basée sur les couverts n’est pas dénuée de logique. Les kakis américains mûrissent en septembre et en octobre. Il n’est donc pas surprenant qu’on les utilisent pour s’enquérir de l’hiver à venir.

Les États-Unis sont le deuxième producteur de pommes au monde. Nous pouvons donc tester une une autre théorie. Si les pommiers produisent plus de fruits que d’habitude, c’est que l’hiver sera rude. Il y a deux explications à cela. La première est que les pommiers produisent plus de nourriture pour les animaux. La seconde est qu’ils cherchent ainsi à maximiser le nombre de graines. Au cas où les pousses ne résisteraient pas à la vague de froid. Les noyers peuvent également nous renseigner. Les noix ont une coquille plus épaisse lorsque l’hiver à venir sera plus froid que d’habitude. Il en va de même pour le caryer et le chêne.

Les pommes de pin sont plus qu’une simple décoration. Si la pomme reste ouverte, c’est qu’il va faire beau. Les pommes de pin ouvrent leurs écailles par temps chaud et sec. Elles répandent ainsi leurs graines le plus loin possible. Mais lorsque le temps se gâte, elles se referment. L’air froid et humide empêchent les graines de se disperser correctement.

De nos jours, personne ne va plus dans la forêt pour voir si les écureuils sont bien dodus. On ne sort pas non plus sa règle pour mesurer les pommes de pin. Toutes les informations météorologiques dont nous avons besoin se trouvent sur nos smartphones et sur Internet. Depuis les années 50, les ordinateurs ont pris en charge les prévisions météorologiques. Mais il arrive qu’elles soient erronées. Il est particulièrement difficile de prédire la météo à long terme. Car les facteurs sont extrêmement nombreux. Le vent, l’humidité, la température, la pression atmosphérique et les nuages ne sont que la partie émergée de l’iceberg météorologique. Bien qu’il ne s’agisse que d’une tradition, l’interprétation des oignons n’est peut-être pas si ridicule après tout. Et puis la gentille institutrice prépare un bonne soupe après son bulletin annuel.