Le Désert d’Arabie Vient de Bouleverser les Scientifiques Avec Ceci
Tu as enfilé ta jolie parka beige. Tes instruments sont soigneusement emballés. Et ton billet d’avion pour l’Arabie Saoudite est réservé. Tu sais ce que cela signifie, n’est-ce pas ? Eh non, tu n’as pas été choisi pour jouer dans le remake de Dune... Cela signifie simplement que tu es prêt à partir explorer les plus grandes contrées désertiques de notre monde, dans l’espoir de découvrir quelques secrets préhistoriques sur nos ancêtres. Soyons clairs. Si tu pensais que les déserts étaient des espaces vides, détrompe-toi. Ils ont beau être remplis de sable à perte de vue, ils n’en sont pas moins chargés d’histoire. Tu sais... parce qu’avant que les hommes ne se rassemblent dans des villages, nous étions des peuples nomades. Nous arpentions le monde à la recherche de nourriture, d’eau et d’abris. Il nous a donc bien fallu concocter une ou deux inventions intéressantes pour survivre.
Comme cette chose trouvée dans le désert d’Arabie Saoudite. As-tu une idée de ce que cela pouvait être ? Pendant de nombreuses années, les scientifiques ont débattu de l’origine et de l’usage d’énormes structures pareilles à celles-ci. Il semble que nos ancêtres néolithiques étaient bien plus intelligents que nous ne le pensions ! Ils ne passaient pas leur temps autour du feu à tailler des armes dans la pierre. Non ! Ils exerçaient aussi leurs talents d’architectes. Ces immenses structures de pierre sont appelées des Desert Kite, autrement dit les “cerfs-volants du désert”. Parce que si tu les regardes de loin, elles ressemblent... eh bien, à des cerfs-volants. Les archéologues s’accordent à dire que ceux-ci servaient à attirer les animaux. Ainsi, nos ancêtres pouvaient plus facilement s’assurer une abondance de gibier au fil de la semaine. Mais ce n’est pas tout.
Regarde plutôt la paroi de cette caverne. Elle nous montre que nos ancêtres ont probablement esquissé sur la roche le plan de ce qu’ils prévoyaient de construire au sol. Tout comme les architectes d’aujourd’hui. Les desert kites pouvaient s’étendre sur des kilomètres de long, c’est pourquoi il fallait bien en tracer un plan avant de les construire. Le plus surprenant, c’est que ces structures semblent encore plus vieilles que ne l’est Stonehenge. On parle de sept à neuf mille ans... Au cours de la dernière décennie, les scientifiques ont pu identifier plus de six mille desert kites disséminés du Moyen-Orient jusqu’au cœur de l’Asie. Si tu ne trouves pas cela énorme, essaye de construire quelque chose d’aussi grand, sans l’aide d’aucun drone. Il semble que ce soit un exploit assez difficile à réaliser.
Et apparemment, le désert d’Arabie est rempli de choses encore plus étonnantes. Des scientifiques y ont découvert de mystérieuses structures, plus anciennes que les pyramides égyptiennes de Gizeh. Alors bien sûr, tu as hâte d’aller voir ce qu’il en est. Nous sommes tous d’accord pour admettre que charrier de lourdes pierres dans le but de construire une pyramide, et ce sans l’aide de la moindre technologie moderne semble déroutant. Je veux dire : comment diable ont-ils fait ? Imagine maintenant que tu reviennes plusieurs milliers d’années en arrière et que tu retrouves les hommes qui ont construit ces gigantesques structures dans les régions les plus désolées. Jette donc un coup d’œil à ces “mustatils”. Il s’agit de structures rectangulaires construites à partir de pierres empilées et éparpillées sur une superficie de 200 000 kilomètres carrés. Certains archéologues pensent que ces monuments étaient utilisés à des fins rituelles. Des processions, peut être, où les pèlerins se rendaient d’un bout à l’autre du plateau.
Passons maintenant à une autre zone désertique. Nous pénétrons dans le célèbre désert du Sahara. N’est-ce pas magnifique ? Ici, tu es sur le point de trouver la réponse à un mystère ancien que les chercheurs ont mis des années à résoudre. Fait notable : le désert du Sahara est le plus grand désert chaud du monde. Il s’étend sur huit à neuf millions de kilomètres carrés, ce qui représente environ quinze fois la France. On précise que c’est le plus grand désert chaud, parce que la plus grande zone désertique du monde n’est autre que l’Antarctique. Mais nous savons tous que les températures y sont glaciales — ce qui est un peu aux antipodes de l’image que l’on se fait d’un désert.
Au fin fond du désert, près de la ville algérienne de Foggaret Ezzoua, quelque chose d’étrange a été découvert. Depuis des décennies, ces petits points ne cessaient d’apparaître sur les images de Google Earth, mais personne ne pouvait expliquer de quoi il retournait. Certains scientifiques étaient persuadés que ces cercles étaient le résultat de l’activité pétrolière dans la région. D’autres pensaient qu’il s’agissait d’anciennes Foggaras, autrement dit d’anciens puits. On en compte des dizaines, s’étendant en ligne droite sur des kilomètres et des kilomètres. Mais ce qui est étrange, c’est qu’elles sont toujours très éloignées de toute ville, de toute route ou de toute activité humaine en général. Quelle était — ou quelle est peut être encore — leur raison d’être ?
Si tu devais deviner, qu’en dirais-tu ? Tu te souviens que nous avons parlé du fait que nos ancêtres avaient dû faire preuve d’ingéniosité pour survivre en plein désert ? Essayons de nous mettre à leur place pendant une minute. Imagine que tu sois un chasseur-cueilleur nomade vivant dans une région aride. Tu passes tes journées à te protéger tant bien que mal du soleil brûlant, en essayant de compter tous les grains de sable qui t’entourent. Mais tu as aussi besoin de manger. Et de boire de l’eau. Mais comment trouver de l’eau dans le désert ? Bien sûr, tu peux peut être espérer tomber sur une Oasis toutes les semaines environ, mais cela semble un pari risqué, n’est-ce pas ? C’est pourquoi les habitants d’’Afrique du Nord ont inventé ces fameuses “Foggaras”.
Les Foggaras sont un système d’irrigation vieux d’environ 3 000 ans. Les habitants de la région creusaient alors des puits dans les zones élevées. Des fosses suffisamment profondes pour puiser dans les eaux souterraines. Ensuite, ils n’avaient plus qu’à creuser des puits en parallèles à des distances régulières. De cette façon, l’eau s’écoulait du puits principal vers tous les puits successifs et irriguait des zones entières. Les voyageurs pouvaient s’arrêter aux puits pour se désaltérer. Ils pouvaient également y abreuver leur bétail et produire des cultures. Plutôt astucieux, non ? Toutefois, même si ces trous ressemblent à des Foggaras, quelques recherches démontreront que ce n’est pas le cas. En effet, de pareils puits étaient construits en ligne et non en cercle comme ceux que nous voyons à présent.
Cela a donc éventuellement un rapport avec la deuxième option ? Peut-être ces trous dans le désert sont-ils liés à l’activité pétrolière de la région ? Examinons les de plus près. Sur Google Earth, ils ne semblent pas bien grands, mais dans la réalité, ce sont d’énormes cratères. Le secret de leur nature se cache sous les sables. Si tu étais l’un des chercheurs à l’origine de cette découverte, tu aurais trouvé quelque chose d’unique enfoui sous le désert : d’anciens bâtons de dynamite et de vieilles boîtes de sardines... En rassemblant les pièces du puzzle, les archéologues se sont rendus compte que ces conserves étaient d’un modèle des années 50 et 60. Il semble que des équipes entières de cette décennie y aient campé pendant qu’elles prospectaient la zone en quête de pétrole. Et la dynamite ? Elle était employée pour la prospection sismique : une technique ancienne, utilisée pour déterminer s’il y a du pétrole ou du gaz sous la surface de la Terre.
Toujours en Afrique du Nord, existe un autre mystère du désert qui mérite que l’on se penche dessus. Près de la ville de Tiaret, au sud-ouest d’Alger, se trouvent treize curieux monuments. Ces structures sont appelées djeddars, et oui, difficile de s’empêcher d’y voir une référence à Star Wars... Elles ont une forme pyramidale et, d’après ce que les chercheurs en savent, elles servaient d’ultime demeure aux souverains de la région. Peux-tu deviner de quel peuple il s’agit ? Ce sont vraisemblablement les berbères. Et puisque nous parlons de choses anciennes, ces djeddars ont probablement été construits entre le quatrième et le septième siècle de notre ère.
Lorsque les archéologues ont entrepris d’explorer l’intérieur de ces monuments, ils se sont rendu compte de leur immensité. Ils y ont découvert de grandes voûtes souterraines, des alcôves et des couloirs semblables à des labyrinthes, qui donnaient accès à plus de vingt chambres différentes. Il faudrait jusqu’à deux heures pour s’y promener de long en large. Et apparemment, nos ancêtres ont également utilisé ses murs pour représenter des animaux et des scènes de chasse. Il n’y a cependant aucune preuve absolue de l’usage que l’on faisait de ces djeddars, hormis leur fonction funéraire... En attendant, je suis sûr que les déserts de notre monde regorgent de bien d’autres mystères qu’il nous appartient encore de découvrir. On se reverra donc une prochaine fois pour continuer nos explorations !