Les Planètes “Globe Oculaire” Sont Aussi Inquiétantes Qu’elles En Ont L’air

C’est curieux
Il y a 7 mois

La recherche d’exoplanètes et de formes de vie dans les vastes étendues de l’Univers continue ; on ne s’arrêtera pas de sitôt ! Ce que nous cherchons, c’est une deuxième Terre — une planète qui ressemblerait à la nôtre et sur laquelle nous pourrions enfin nous faire des amis. Nous ne sommes pas difficiles, toute forme de vie nous conviendrait, même des organismes de la taille d’une bactérie. Nous avons concentré nos recherches dans la zone habitable d’étoiles plus ou moins distantes. On appelle cela la zone Boucle d’or. Il s’agit d’une région où les conditions sont “à peu près” idéales pour que de l’eau liquide puisse exister — sur la surface d’une planète ou sur une lune.

Plus l’étoile est chaude, plus l’espace à explorer est grand, car sa zone habitable s’étend alors très loin. Et comme nous en savons encore très peu sur ces espaces infinis, c’est beaucoup de travail. C’est pourquoi nous aimons beaucoup les naines rouges. Il y a des centaines de milliards d’étoiles dans notre galaxie, et environ 80 % d’entre elles sont probablement des naines rouges. Ces petites étoiles sont beaucoup plus froides que notre soleil. Cela signifie que leurs zones habitables sont beaucoup plus petites, ce qui facilite notre recherche. Les planètes tournent autour de leur étoile et à un moment donné — bingo ! — elles passent devant elle et bloquent un peu sa lumière.

Le télescope spatial Kepler nous a déjà permis de trouver des milliers de planètes grâce à cette méthode, et la plupart gravitent autour de naines rouges. Certaines de ces planètes sont aussi grande que la Terre, mais un grand nombre d’entre elles pourraient abriter près de 25 fois plus d’eau. Voyons maintenant les mondes que les scientifiques ont découverts. Je vais te montrer quelque chose de spécial.

Tu as entendu parler des super-Terres, n’est-ce pas ? Plus massives que la Terre, plus légères que Neptune, elles peuvent être composées de roche, de gaz ou d’un mélange des deux. Certaines ont une atmosphère épaisse, d’autres une atmosphère ténue ou pas d’atmosphère du tout. Et connais-tu les mini-Neptunes ? Elles ont une masse inférieure à celle de Neptune et, contrairement aux géantes gazeuses normales, elles ont un noyau solide. Elles peuvent ainsi abriter une atmosphère dense avec de l’eau et d’autres substances nécessaires à la vie.

Il y a aussi les Jupiters chauds — des planètes plutôt cool tant qu’elles restent loin de nous. Elles sont un peu comme ces voisins agaçants et imprévisibles dont on n’arrive jamais à se débarrasser. Oui, un Jupiter chaud est comme ça — avec une forte gravité pouvant déstabiliser les orbites de planètes plus petites ou d’autres corps spatiaux. Avec un tel voisin, davantage de comètes et d’astéroïdes viendraient nous percuter. Heureusement, notre Jupiter à nous est paisible et sait se mêler de ses affaires — du moins pour l’instant.

Mais passons maintenant à quelque chose de plus intéressant : imagine que tu voyages dans ton vaisseau spatial et que tu tombes soudain sur un œil géant flottant dans l’obscurité de l’espace, et fixé sur l’étoile centrale de son système solaire. Ce n’est pas un monstre (et j’espère que nos futurs amis de l’espace ne seront pas aussi gros et terrifiants), il ne se tournera donc pas soudain vers toi à ton approche. Il s’agit en fait d’une planète — un peu bizarre, mais quand même assez cool. Et nous appelons ce genre d’objet des planètes de type “globe oculaire”.

Ces planètes sont en fait assez courantes. Et certaines planètes “normales” peuvent même se transformer en de tels globes oculaires. Elles se forment lorsque de la matière et de la poussière s’accumulent autour d’une étoile et se solidifient peu à peu. Le nouvel objet commence alors à tourner. Et au fil du temps, la gravité de l’étoile tire sur la planète et ralentit sa rotation — jusqu’à son verrouillage. L’un de ses hémisphère fait alors toujours face à l’étoile tandis que l’autre est plongée dans une obscurité permanente. Nous avons un bon exemple de ce phénomène près de chez nous. Notre Lune fait le tour de la Terre une fois par mois. Et il lui faut le même temps pour tourner sur son axe. Ainsi, nous voyons toujours la même face de la Lune. Qui sait, son autre face est peut-être encore plus belle ! (Mais il faut aimer les cratères...)

L’une des choses les plus intéressantes à propos des planètes “globe oculaire” est donc leur apparence. S’il y avait de l’eau à leur surface, le côté qui fait face à l’étoile aurait des océans bleu clair, et nous rêverions de les visiter lors de nos vacances interstellaires. L’autre côté serait plutôt destiné aux aventuriers, avec son environnement hostile et stimulant. Étant constamment dans l’obscurité, ce côté serait très froid et sans doute couvert de glace. Nous avons découvert beaucoup de planètes hors de notre système solaire ces 30 dernières années.

Les super-terres sont, bien sûr, particulièrement intéressantes. La vie sur un grand nombre d’entre elles n’est probablement pas très agréable, avec toute cette brume et ces nuages. Il serait difficile aussi d’y détecter une quelconque forme de vie. Mais certains scientifiques pensent que ces endroits pourraient s’avérer très prometteurs. Les super-Terres “globes oculaires” sont un bon point de départ. Ces planètes sont probablement recouvertes de grands océans. Sur leur moitié froide, où règne la nuit éternelle, les conditions sont extrêmes. Brr, j’ai froid rien que d’y penser ! Mais côté jour, c’est plus sympa — beaucoup de soleil, des océans, etc. Et il y a des chances qu’on trouve de la vie.

Nos scientifiques recherchent par exemple de la vie sur Proxima b, une super-Terre “globe oculaire” située dans la zone habitable de l’étoile la plus proche de notre système solaire. Son côté jour pourrait même présenter des conditions et une atmosphère propices à certaines formes de vie. Un océan vaste et profond pourrait recouvrir sa surface. Il pourrait être très salé, mais certaines créatures pourraient tout de même y survivre. Regarde notre mer Morte. Elle est extrêmement salée, mais certaines bactéries réussissent quand même à y vivre. Et elles se portent sans doute très bien. Mais il n’y a pas d’animaux à proprement parler. Les poissons qui se retrouveraient accidentellement dans la mer Morte n’y survivraient pas longtemps. Mais il est donc possible que des bactéries ou d’autres formes de vie similaires existent dans l’océan potentiellement très salé de Proxima b.

Mais cette grande mer ouverte pourrait poser quelques problèmes. Sur la face cachée de la planète, l’océan pourrait geler, et la glace dériverait alors vers les zones plus chaudes. Ainsi, l’océan se refroidirait et une partie de plus en plus importante se mettrait à geler, même du côté ensoleillé. Le seul moyen d’empêcher ce gel global serait que l’atmosphère contienne beaucoup de gaz à effet de serre.

Ce type d’atmosphère retiendrait la chaleur à la surface de la planète et l’empêcherait de s’échapper dans l’espace. C’est ce qui se passe avec Vénus, la planète la plus chaude de notre système solaire. Sans une atmosphère faite de gaz à effet de serre, la surface de Proxima b serait beaucoup plus froide, et la planète pourrait geler complètement. Le scénario inverse est également possible. Les eaux chaudes pourraient transporter la chaleur des régions ensoleillées vers les régions froides. Nous ne savons pas encore grand-chose sur les conditions qui règnent sur cette planète — Proxima b est peut-être un désert de glace, peut-être un monde chaud et brumeux. Les facteurs sont nombreux.

Alors oui, une planète “globe oculaire” située dans une zone habitable est intéressante, mais les conditions à sa surface peuvent varier du tout au tout. Certains experts pensent que la glace de mer, en dérivant, refroidit de nombreuses exoplanètes, et qu’elles ne peuvent donc pas représenter de bonnes candidates. La plupart deviennent simplement de sinistres boule de neige absolument inhospitalières. Un endroit sympa pour des vacances d’hiver interstellaires, mais peu propice à la vie extraterrestre, malheureusement.

Certaines études indiquent que même la Terre a pu passer par des phases “boule de neige” à différents moments de son histoire. Ce serait arrivé par exemple il y a 2,2 milliards d’années, et aussi il y a 630 millions d’années. Lors de ces phases, tous nos beaux océans étaient recouverts de neige et de glace. Les continents eux-mêmes ne devaient être que d’épaisses couches de glace, du moins à leur surface. (Bon, je commence à avoir sérieusement froid, je vais aller me faire un chocolat chaud !)

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