Les Plantes Parlent, c’est Juste que Nous ne les Entendons Pas
Dans ce monde bruyant et agité, les plantes nous apportent la paix et la tranquillité. Elles ne crient pas, ne bougent pas, restent là, silencieuses. Mais... est-ce vraiment le cas ? Et si je te disais qu’en ce moment même, ton cactus préféré est en train d’envoyer des messages à ses copines plantes ? Et que ces messages pourraient en fait nous aider, nous les humains, à nourrir le monde ? Que peuvent bien se dire les plantes entre elles ? Oh, mais, tout un tas de choses ! “À l’aide !”, “Atterrissez ici !”, “Dégagez !” ou “Mes fruits sont mûrs !”. Et ces phrases ne sont pas seulement émises par les grandes plantes comme les arbres ; même les petites taches de mousse peuvent être très bavardes. Ah, au fait : si tu as déjà humé de l’herbe fraîchement coupée, tu as en fait communiqué avec une plante !
La communication des plantes est tout aussi complexe que celle des animaux. Et il y a beaucoup à découvrir sur ces petites (et grandes) papoteuses. Par exemple, une étude récente a révélé que de nombreux types de plantes émettent des sons trop aigus pour que nous puissions les entendre ! C’est ainsi qu’elles se parlent entre elles lorsqu’elles se sentent stressées. Mais il ne s’agit pas seulement de stress. Les plantes communiquent avec toutes sortes de créatures, des prédateurs aux pollinisateurs. Alors, pourquoi devrions-nous essayer d’"écouter" les plantes ? Cela pourrait en fait nous aider à résoudre certains des plus gros problèmes auxquels notre planète est confrontée aujourd’hui. Alors que notre population continue d’augmenter et que le climat change, nous devons trouver des moyens de produire plus de nourriture sur moins de terre. Et la communication entre les plantes pourrait bien être la clé.
Voici le secret : les plantes ne communiquent pas de la même façon que nous. Elles n’ont pas de système nerveux et ne peuvent donc pas envoyer des signaux dans les deux sens comme nous. Au lieu de cela, elles utilisent plutôt un réseau complexe de tuyaux et de tubes pour faire circuler les informations. Cela ressemble plus à de la plomberie qu’à autre chose. Par exemple, si une feuille détecte un prédateur ou un changement de lumière ou de son, elle envoie un signal au reste de la plante. Les racines, elles, peuvent détecter la sécheresse et envoyer un signal aux feuilles pour qu’elles conservent l’eau présente. Les signaux électriques voyagent donc le long de la plante grâce à un système complexe de tubes contenant des produits chimiques.
Mais le plus intéressant, c’est que nous pouvons réellement observer cette communication électrique en plaçant des électrodes sur différentes parties de la plante. Et il existe même des instruments qui peuvent traduire ces charges électriques en sons que nous pouvons entendre ! Ainsi, si une plante est blessée, nous pouvons vraiment entendre les signaux qui sortent de cette blessure. Et si deux plantes individuelles se touchent, elles peuvent même se transmettre ces signaux ! Et il ne s’agit pas seulement de détecter les changements dans l’environnement. Prenons l’exemple des pièges à mouches de Vénus et des plantes sensibles comme la Mimosa pudica. Elles utilisent des signaux électriques chaque fois qu’elles sont touchées. Lorsque cela se produit, elles envoient un signal qui déclenche une réponse. Le piège à mouches de venus ferme sa bouche pour piéger sa proie, tandis que la sensible plante bouge pour secouer les insectes.
Mais il ne s’agit pas seulement de signaux électriques, il y a aussi diverses substances chimiques qui interviennent. Les hormones jouent un rôle important en la matière. L’une d’elles, appelée auxine est produite au sommet des plantes et se propage vers le bas, indiquant à la plante le chemin à suivre. C’est très important pour une jeune pousse qui essaie de percer la surface du sol et d’obtenir la lumière du soleil. Mais il ne s’agit pas seulement de croissance et de développement. Lorsqu’une plante est en danger, elle doit réagir rapidement pour se défendre. Ainsi, nombre d’entre elles envoient une hormone appelée acide jasmonique pour commencer à produire des toxines et se protéger ainsi des prédateurs comme les insectes. C’est comme si la plante se disait à elle-même : “Hé, vite, on doit se défendre !”.
Et sache que certaines espèces peuvent réellement détecter quand d’autres plantes réagissent au danger. Les souris peuvent plus ou moins “l’entendre”, tandis que les insectes peuvent “sentir” les signaux chimiques envoyés. Imagine que tu te promènes dans les bois et que tu entends un arbre crier " aïe ! " au loin ? Ce serait effrayant ! Nous ne savons pas exactement si ces messages sont intentionnels ou s’ils ne sont qu’un simple dérivé de la réaction première de la plante. Mais j’ai mentionné que les plantes peuvent émettre de véritables sons. Parlons-en. Des recherches récentes ont montré que les plantes peuvent communiquer par des sons ultrasoniques lorsqu’elles sont stressées. Ces bruits peuvent être détectés par des microphones sensibles aux cris des chauves-souris, et diverses espèces de plantes émettent ces sons, notamment les cactus et les tomates. Les insectes et les mammifères peuvent même entendre ces signaux, qui ressemblent davantage à des sortes de “pops”, rien de plus sophistiqué. Les scientifiques utilisent cette découverte pour trouver de nouvelles façons de diagnostiquer, de traiter et de surveiller les plantes sans les endommager.
Bien que nous ne puissions pas forcément les entendre, les plantes sont en mesure de communiquer entre elles par le biais de substances chimiques. Lorsque l’herbe est coupée, elle libère une odeur qui est un signal de détresse. C’est la même odeur qui nous rappelle le plein air et qui peut nous faire nous sentir bien. Cette odeur est également libérée lorsqu’une plante est mangée par une chenille, et cela peut attirer d’autres insectes qui en feront leur proie. Ces odeurs sont appelées volatiles, et elles peuvent voyager très loin, à la fois au-dessus et en dessous du sol. Chaque espèce de plante possède son propre mélange de volatiles.
Dans les plantes, les composés volatils sont des substances chimiques aux objectifs variés. Ils ont le pouvoir d’attirer les pollinisateurs vers les fleurs, de les diriger vers les variétés non pollinisées et d’inviter les répartiteurs de graines à se diriger vers les fruits. De même, ils peuvent décourager les prédateurs et les empêcher de manger les plantes. Ces substances volatiles sont émises par les feuilles, et lorsqu’elles atteignent une certaine concentration, elles intoxiquent et irritent les prédateurs, qui ne peuvent alors plus se nourrir des plantes, tout comme une personne trop parfumée. De plus, les plantes voisines peuvent détecter ces signaux chimiques et commencer à se préparer à se défendre contre les attaques potentielles, elles aussi.
Les plantes ont une façon particulière d’identifier leurs proches et les autres membres de leur communauté. Lorsque elles détectent leur propre descendance, par exemple, elles adaptent leur comportement pour l’aider à grandir au lieu d’entrer en compétition avec elle pour la nourriture. En outre, les plantes libèrent des substances volatiles sous terre, en particulier dans les forêts, pour envoyer un signal aux champignons. Ces champignons peuvent alors s’enrouler autour de la racine et recueillir des nutriments pour la plante, en échange du sucre que cette dernière a produit par photosynthèse. Cette relation mutuellement bénéfique est connue sous le nom de relation symbiotique ou de mutualisme.
Dans les forêts, les arbres ont des relations avec de nombreux champignons différents, et chacun d’entre eux a des relations avec plusieurs arbres. Ces liens forment un réseau mycorhizien, ou littéralement champignon-racine, où les champignons relient les arbres entre eux. Lorsque le champignon rencontre la racine de l’arbre, un échange intéressant se produit. Ils échangent des bouts de micro-ARN qui peuvent modifier la réponse génétique de l’autre organisme. Si le champignon est un ami, il signale à la plante qu’on peut lui faire confiance et l’aide à grandir. Mais si le champignon est un ennemi, le micro-ARN du champignon désactive les gènes défensifs de la plante, ce qui facilite l’attaque.
Si tu pensais que les arbres ne sont capables de rivaliser entre eux que pour les ressources, détrompe-toi. Ils peuvent en fait partager des nutriments et de l’eau entre eux, s’ils sont reliés sous terre par le même champignon. Les champignons agissent comme de minuscules ponts, connectant les racines de différents arbres et leur permettant d’échanger des ressources. En fait, certains des arbres les plus anciens et les plus grands d’une forêt sont souvent ceux qui jouent le rôle d’arbres " nourriciers ", apportant soutien et nutriments aux arbres plus jeunes et plus faibles.
Mais il n’y a pas que les champignons qui sont importants pour les plantes sous terre. Il y a aussi toute une série de microbes qui aident les plantes à pousser et à lutter contre les maladies. Ces minuscules organismes s’attachent aux racines des plantes, formant un biofilm visqueux rempli de bactéries utiles. Ces bactéries peuvent aider les plantes à absorber plus efficacement les nutriments, ou même renforcer leurs défenses naturelles contre les maladies. Les scientifiques explorent encore le monde fascinant des interactions entre les plantes et les microbes, et il reste encore beaucoup à apprendre. Mais en continuant à étudier ces relations, nous pourrions découvrir de nouvelles façons d’améliorer la santé des sols et d’aider les plantes à prospérer même dans les conditions les plus difficiles. Et cela pourrait changer la donne pour nourrir la population croissante de notre planète.