Nous ne sommes pas au sommet de la chaîne alimentaire, et voici pourquoi

C’est curieux
Il y a 8 mois

Imagine la chaîne alimentaire comme une immense table, où chaque créature aurait sa place. Le problème, c’est qu’elles figurent également sur le menu ! Il existe toutes sortes d’êtres vivants, des petites algues aux énormes baleines bleues, et ils ont tous une chose en commun : ils ont besoin de nourriture pour survivre. Si toutes les créatures parviennent à subsister, c’est grâce à ce mouvement incessant de nutriments dans la nature. Prenons l’exemple de l’herbe sur laquelle nous marchons : elle est comme une sorte de cuistot autosuffisant qui prépare ses propres repas à l’aide de la lumière du soleil.

C’est alors qu’arrive un lapin, fin connaisseur de l’herbe, qui l’engloutit goulûment. Un renard rusé peut se trouver juste au coin de la rue, se faufiler et dévorer le lapin. Lorsque le renard meurt malheureusement, il devient un festin pour les bactéries. Ces petites créatures sont comme une équipe de nettoyage, décomposant les restes et les transformant en nutriments pour le sol, qui, tu l’auras deviné, nourrit l’herbe.

Bien sûr, dans ce paradis gastronomique, il y a pas mal de variété. L’herbe n’est pas réservée qu’aux lapins, et les lapins n’ont pas que de l’herbe à leur disposition. Les renards, en bons gourmets audacieux qu’ils sont, peuvent savourer un large éventail d’animaux et de plantes. Et c’est là que le bât blesse : chacun de ces individus particuliers peut faire partie de plusieurs chaînes alimentaires. Toutes ces chaînes alimentaires interconnectées et qui chevauchent créent un réseau alimentaire complexe, où tout le monde est lié par son appétit.

L’homme est-il donc le grand manitou de la chaîne alimentaire ? C’est peut-être ce que tu pourrais penser à première vue, mais c’est un peu plus compliqué que cela. Il existe des créatures puissantes comme les lions, les loups gris et les grands requins blancs. Ce sont des prédateurs de premier ordre. Ils se nourrissent de viande à longueur de journée et, à quelques rares exceptions près, ils n’ont pas à craindre de devenir le dîner de quelqu’un d’autre — sauf lorsqu’il s’agit de nous, les humains... Alors, si nous sommes capables d’abattre ces grands prédateurs, cela signifie-t-il que nous sommes assis au sommet de la chaîne alimentaire ??

Tout dépend de la définition que l’on donne au mot “prédateur”. S’agit-il de traquer d’autres animaux simplement pour faire un bon repas ? Et s’agit-il de l’homme des cavernes ou de l’homme d’aujourd’hui ? Nos habitudes alimentaires reposaient beaucoup plus sur la consommation de viande, surtout dans la préhistoire. Mais ce n’est plus le cas pour beaucoup aujourd’hui. Dans le domaine écologique, qui consiste à étudier les interactions entre les êtres vivants et leur environnement, notre position dans la chaîne alimentaire n’est pas déterminée par ce qui pourrait nous manger ou par ce que nous pourrions manger nous-mêmes. Non, tout dépend de ce que nous choisissons de consommer. Si l’on considère simplement nos habitudes alimentaires, la réponse est un non catégorique ! Nous, les humains, ne faisons pas partie des grands prédateurs parce que nous ne dévorons pas tout ce que nous trouvons sur notre passage.

En partant de ce constat, des scientifiques chevronnés ont décidé de déterminer la place exacte de l’homme dans la chaîne alimentaire, ce qu’ils appellent “le niveau trophique”. Les chercheurs classent généralement les niveaux trophiques sur une échelle de un à cinq. Les plantes — parce qu’elles utilisent la lumière du soleil comme source d’énergie — commencent au niveau 1, tandis que les herbivores occupent le niveau 2. Vient ensuite la bande du troisième niveau, qui se nourrit exclusivement d’herbivores, et la bande du quatrième niveau, qui se repait des carnivores du troisième niveau. Et le schéma se poursuit. Quant aux omnivores, comme nous, nous obtenons notre niveau trophique en faisant la moyenne des niveaux de ce que nous mangeons, plus un. Ainsi, si tu te nourris à 50% de plantes et à 50% d’herbivores, tu n’es qu’un omnivore de niveau 2,5 mon pote...

Armés de ces données, les scientifiques se sont donc mis au travail. Ils ont analysé notre consommation alimentaire dans le monde entier et ont attribué un niveau trophique à chaque friandise que nous dégustons. Selon leur étude, publiée il y a une dizaine d’années, ils ont constaté qu’en moyenne, 80 % de nos calories quotidiennes provenaient des végétaux, et les 20 % restants de la viande et du poisson. Sur l’échelle des niveaux trophiques, nous nous situons donc à un niveau peu impressionnant de 2,21. Nous sommes confortablement installés entre l’anchois et le cochon ! Le sujet devient un peu plus complexe dès que l’on commence à voyager. En effet, les niveaux trophiques varient d’un pays à l’autre. Par exemple, au Burundi, les plantes représentent quatre-vingt-seize virgule sept pour cent du régime alimentaire local, ce qui donne à la population un niveau trophique de 2,04. À l’inverse, en Islande, où la viande représente environ la moitié du régime alimentaire, le niveau trophique grimpe à 2,57.

Ne nous berçons pas d’illusions. Nous, les humains, représentons une plus grande menace pour les autres animaux que les anchois et les porcs ne pourront jamais le faire. Il n’est donc pas étonnant que d’autres scientifiques affirment que nous sommes des “super prédateurs”. On a inventé ce terme pour décrire la vitesse à laquelle nous éliminons les autres espèces. À vrai dire, un groupe de scientifiques canadiens a publié un rapport en 2015, dans lequel ils comparaient les activités de chasse et de pêche des humains à celles d’autres prédateurs terrestres et marins, et devine ce qu’ils en ont déduit ? Les humains éliminaient des proies adultes à un rythme jusqu’à quatorze fois supérieur à celui des autres prédateurs...

En ce qui concerne les repas que l’on peut trouver dans la nature, les scientifiques pensaient jusqu’à présent que les méduses ne pesaient pas bien lourd dans l’écosystème. En effet, on estimait qu’elles n’étaient pas aussi nutritives que d’autres animaux marins. Et il s’avère que ces créatures gélatineuses sont bien plus que de simples bestioles ondulantes et boursouflées qui flottent sans but dans nos eaux. Elles pourraient bien être comparable à des maisons de pain d’épices pour nos amis les poissons, leur offrant à la fois une friandise savoureuse et un refuge douillet.

Tout d’abord, les méduses sont maintenant connues pour être des hôtelières très accommodantes envers les poissons. Ces charmants résidents utilisent les méduses comme garde du corps personnel contre les tyrans des profondeurs, les protégeant des prédateurs qui se tapissent dans l’ombre. C’est un vrai service VIP ! Mais ce n’est pas tout. Les méduses servent également un buffet à volonté à ces petits nageurs, leur fournissant le carburant dont ils ont besoin.

Cette nouvelle découverte bouleverse ce que nous pensions savoir sur les méduses. Elles avaient autrefois mauvaise presse, étant plutôt considérées comme de féroces prédateurs qui engloutissaient les œufs et les larves des poissons à tour de bras. Mais devine quoi ? Deux tiers des espèces de poissons qui forment ces partenariats uniques avec les méduses ont en fait une valeur commerciale. Il s’agit de ces gros poissons prisés par la pêche industrielle, qui étaient autrefois en grande difficulté et qui font aujourd’hui leur grand retour.

Les révélations sur les méduses ne s’arrêtent pas là. Prépare-toi à un sacré rebondissement dans l’évolution ! Il semble que le partenariat des méduses aient conduit certaines espèces de poissons à décider de déplacer leur habitat. Imagine que les poissons fassent leurs valises et disent adieu à leurs habitats en eau libre... Qui aurait cru que les méduses avaient le pouvoir d’influer sur des décisions aussi cruciales ?

Cette théorie de la chaîne alimentaire peut donner l’impression que tous les animaux sont rudes et primitifs, attendant patiemment dans l’ombre de s’emparer d’un représentant d’une espèce plus faible. Mais ce n’est pas le cas pour tous les animaux. Prenons l’exemple des koalas. Ils sont les fins connaisseurs de la gastronomie du règne animal. En effet, au lieu de manger n’importe quelle feuille, ils ont un goût prononcé pour le feuillage d’eucalyptus le plus fin. Un koala peut délicatement grignoter des kilos et des kilos de feuilles d’eucalyptus chaque jour. Mais toutes les feuilles d’eucalyptus ne font pas l’affaire ! Ces koalas ne sélectionnent méticuleusement qu’une douzaine d’espèces d’eucalyptus sur un total de trois cents. C’est comme s’ils serraient une petite liste de course dans leurs pattes velues...

Tu connais cette sensation désagréable lorsque ton ventre gargouille après un repas copieux ? Et bien, les étoiles de mer ont une approche unique pour résoudre ce problème, et c’est tout un spectacle ! Ces créatures chatoyantes ont le don de mettre leur estomac en évidence. En effet, les étoiles de mer peuvent se promener nonchalamment au fond de l’océan, en exhibant fièrement leur estomac à l’extérieur de leur corps.

Lorsqu’une étoile de mer repère une moule délectable à l’aide de ses fidèles ventouses, elle décide qu’il est l’heure d’un petit gueuleton. Mais c’est là que les choses se gâtent. Au lieu de garder son estomac bien à l’abri à l’intérieur, comme on pourrait s’y attendre, l’étoile n’y va pas par quatre chemins et ressort son estomac pour achever la digestion. Une fois que l’estomac de l’étoile de mer a englouti la moule, il libère un cocktail spécial de sucs digestifs.

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