On a Enfin Retrouvé les Cité Perdues de l’Amazonie
Que dirais-tu de faire un petit voyage dans le temps ? Nous allons plonger dans l’histoire de la forêt amazonienne, pour percer le mystère de ses cités perdues ! Prends ton spray anti-moustiques et embarque avec nous ! La forêt amazonienne est la plus grande forêt tropicale au monde. L’environnement qui y règne peut être extrêmement difficile pour la vie humaine. Pourtant, la légende veut que l’Amazonie ait abrité des colonies tentaculaires, dotées de richesses incommensurables. Cela pourrait-il être vraiment le cas ? Ou n’est-ce rien d’autre qu’une lubie de notre imaginaire collectif ?
La légende d’El Dorado est peut-être le mythe à l’origine de tout cela. Lorsque les conquistadors européens ont entamé leur exploration des Amériques au cours du 16ème siècle, la rumeur s’est répandue qu’une civilisation amazonienne avait pour coutume de peindre leurs chefs en or, en guise d’offrande aux puissances divines. La légende d’"El Hombre Dorado", alias l’Homme Doré, s’est rapidement diffusée en Europe. Les explorateurs se sont enthousiasmés à l’idée de découvrir une quantité infinie d’or, quelque part au fin fond des jungles d’Amérique Latine. Et, comme tu peux l’imaginer, les expéditions sur ce continent ont commencé à se multiplier chaque année.
Il n’a pas fallu longtemps pour que les explorateurs découvrent cette civilisation. Ce peuple était connu sous le nom de Muiscas et résidait en actuelle Colombie, près du lac Guatavita. Le peuple Muisca avait pour tradition de peindre son chef, appelé “le Zipa”, en or de la tête aux pieds. Au cours d’une cérémonie grandiose, le Zipa plongeait dans les eaux, répandant de la poussière d’or dans tout le lac.
Pour les Muiscas, c’était une façon d’honorer et de rendre grâce aux puissances cosmiques auxquelles ils croyaient. Lorsque les explorateurs européens ont entendu parler de cette pratique, ils ont été stupéfaits. Pour eux, l’or était essentiellement synonyme de richesse et était employé à des fins commerciales. Ceci leur a laissé imaginer que le peuple Muisca devait jouir de véritables montagnes d’or, cachées quelque part au fin fond des jungles, pour l’utiliser avec autant de largesse. C’est ainsi qu’est née la légende d’El Dorado !
Ce qui était autrefois la pratique d’"El Hombre Dorado" a voyagé de bouche à oreille jusqu’à devenir “El Dorado”, une ville fictive qui était réputée pour abriter de faramineuses quantités d’or. La quête de cette cité perdue a conduit les Européens à dépenser d’immenses sommes d’argent pour arpenter la forêt amazonienne. Malheureusement pour eux, toutes ces expéditions sont revenues bredouilles. Enfin, pour celles qui sont revenues...
Maintenant, faisons un bond au début des années 1900. En Angleterre, la Royal Geographical Society, une prestigieuse institution britannique, recherchait quelqu’un qui soit prêt à se rendre en Amérique latine pour tracer la frontière entre le Brésil et la Bolivie. Plus précisément, la partie de cette frontière qui repose au cœur de la forêt amazonienne. Un certain Percy Fawcett, passionné d’Amérique latine, s’est volontiers proposé pour s’acquitter de cette tâche. Il est important de noter que la forêt amazonienne est d’une taille comparable à celle des États-Unis.
Elle s’étend sur 8 pays, dont le Brésil, le Pérou et la Bolivie. Et crois-moi, s’y déplacer n’est pas une mince affaire ! La jungle y est incroyablement dense ; et en plus de cela, elle abrite de terribles prédateurs comme les anacondas, les jaguars, les caïmans, les piranhas, j’en passe et des meilleurs... Mais malgré tout cela, l’aventure cartographique de Fawcett a été couronnée de succès et semble même l’avoir laissé sur sa faim.
De retour en Angleterre, Fawcett s’est mis à parcourir les carnets d’autres explorateurs dans l’espoir d’en apprendre plus sur les anciennes civilisations de l’Amazonie. Il lisait des articles sur les Incas et les Mayas et les grands empires qu’ils avaient bâtis. Il pensait que si les Incas avaient été capables d’ériger un empire qui s’étendait sur 2 millions de kilomètres carrés, cela pouvait signifier que d’autres civilisations amazoniennes avaient pu y prospérer aussi.
Au cours de ses recherches, Fawcett est tombé sur le rapport d’un explorateur du 16ème siècle. Celui-ci évoquait une ville, au fin fond de la jungle amazonienne, qui recelait des quantités inimaginables de pierreries, “une cité qui s’étendait sur 25 kilomètres sans le moindre interstice d’une maison à l’autre”. Ce récit a nourri l’imagination de Fawcett jusqu’à atteindre un nouveau paroxysme. Dès ce moment, il est devenu obsédé par la recherche de ce qu’il appelait : “la Cité perdue de Z”.
Pendant des années, Fawcett a exploré la forêt amazonienne, généralement à la recherche de ruines en pierre qui auraient pu indiquer des peuplements humains. Lors de ses dernières expéditions, il s’est concentré sur l’exploration de l’état du Mato Grosso, au centre du Brésil.
Parti d’Europe, il s’est rendu dans la région inférieure du Rio Xingu. Le voyage jusqu’à la rivière Xingu lui prendrait environ 14 jours à pied. Ensuite, il embarquerait à bords de petites pirogues, accompagné de chefs autochtones qui connaissaient la région mieux que quiconque. La façon dont il communiquait avec les populations indigènes est encore un mystère, car ils ne s’exprimaient que dans des dialectes locaux. Certains chercheurs estiment que ce pourrait être la véritable raison pour laquelle il n’a jamais trouvé cette cité perdue — on pense qu’il aurait été incapable de communiquer ce qu’il recherchait avec exactitude.
Et ce n’était pas là sa plus grande difficulté. Comme nous l’avons déjà établi, l’Amazonie n’est pas l’endroit le plus hospitalier pour ses visiteurs. Dans ses carnets de bord, Fawcett relate sa rencontre avec un anaconda de 18 mètres de long, à laquelle il a courageusement survécu. Il décrit des nuits blanches interminables et des réveils aux mains et aux pieds gonflés par les piqûres de moustiques.
Certains de ses pairs affirmaient qu’il était aussi invincible qu’infatigable. Mais le jour est venu, lors de sa 8e expédition, où il n’est jamais rentré chez lui. Fawcett a disparu sans laisser la moindre trace. Certains soupçonnent même qu’il était sur le point de toucher au but. Le jour-même de sa disparition, il a envoyé une lettre optimiste à sa femme disant qu’il n’y avait pas à s’en faire ; et qu’il se lançait dans une ultime recherche, dont il était absolument certain.
La tentative ratée de Fawcett pour découvrir des ruines semblait confirmer une réalité communément admise par les experts de l’époque : que cette forêt tropicale était bien trop inhospitalière pour supporter de grandes sociétés complexes. Encore moins des villes. Les experts étaient convaincus que les cités perdues de l’Amazonie relevaient entièrement de la fiction.
Du moins... jusqu’aux années 1960, lorsque des recherches modernes ont commencé à déceler des preuves qui suggéraient le contraire. Les chercheurs ont découvert des parcelles de sol extrêmement fertile, qu’ils ont appelées les “terres noires”. Et apparemment, ils en ont trouvé beaucoup en Amazonie, surtout le long des rivières. D’autres recherches ont même montré que ce type de sol était créé par les déchets humains ou le brûlis intentionnel des forêts, ce qui enrichit le sous-sol en nutriments. Ce qui ne pouvait que signifier... le Jackpot ! La découverte de cette Terre Noire était la preuve que l’agriculture à grande échelle était possible et avait probablement existé au beau milieu de l’Amazonie. Ce qui confirme que des colonies auraient pu y prospérer après tout !
Dans les années 1990, le long de la rivière Xingu au Brésil, une équipe d’archéologues de l’Université de Floride a fait une découverte remarquable. En travaillant aux côtés des populations autochtones, ils ont trouvé de très longs fossés. Après les avoir cartographiés, ils ont réalisé que ces fossés étaient les signes d’un peuplement de grande taille. Il s’agissait de vestiges de murs soigneusement conçus, centrés autour d’une place. D’autres étaient les restes de routes qui menaient à différentes colonies. En fait, cette partie de l’Amazonie, d’une taille équivalente à celle du New Jersey, était autrefois un réseau de plusieurs dizaines de peuplements qui, selon les experts, auraient pu abriter jusqu’à 50 000 personnes entre le XIIIème et le XVIIème siècle.
D’autres découvertes ont été rendues possibles grâce à la télédétection par laser, un type de technologie qui permet aux chercheurs de prendre des photos satellites du sol de la forêt, sans avoir à y mettre les pieds. Ainsi, un réseau de tranchées dans l’État de l’Acre, au Brésil, remonterait entre le IIIème et le XIIIème siècle. Ces traces suggèrent des peuplements qui auraient pu supporter environ 60 000 personnes. D’autres images provenant des environs du Rio Xingu laissent supposer des villes qui auraient pu abriter de 8 à 50 millions d’individus ! C’étaient les villes perdues de l’Amazonie.
Crois-le ou non, ces images suggèrent que Fawcett était très proche d’une découverte majeure ! Il recherchait les ruines au bon endroit, mais il ne s’intéressait pas au bon vestige. Contrairement aux villes comme Cusco, dont la pierre était le matériau de construction principal, les implantations urbaines de l’Amazonie employaient le bois et la terre pour construire leurs cités. Ces matériaux se détériorent au fil du temps et se sont probablement décomposés. Les trouver nécessitait hélas une technologie un peu plus avancée que celle dont disposait Fawcett à son époque...