On A Trouvé Des Preuves De La Présence D’eau Sur Mars

C’est curieux
Il y a 7 mois

Il y a des tempêtes de poussière planétaires sur Mars. Tout comme sur Terre, le vent y souffle en permanence et dégrade les reliefs. Et toute la poussière soulevée finit par former d’immenses nuages. Ces nuages absorbent la lumière du soleil et se réchauffent, ce qui rend les vents plus intenses encore. Sans pluie ni océans, les nuages deviennent, à intervalles réguliers, si grands qu’ils enveloppent la planète entière et créent des tempêtes de poussière gigantesques.

En 2018, le rover Curiosity a été témoin de l’une de ces tempêtes sur la surface martienne. Nous avons alors pu remarquer une diminution de la lumière de l’ordre de 97% ainsi que la formation de vastes dunes de sable au passage de la tempête. Mars abrite le plus grand volcan du système solaire, Olympus Mons. Ce volcan géant mesure 22,5 km de haut, soit environ deux fois et demie la taille du Mont Everest. Il s’est formé il y a des millions d’années, à une époque où de nombreux volcans crachaient encore de la lave en fusion sur toute la surface de la planète. Olympus Mons est un volcan bouclier, donc au lieu de cracher de la lave dans les airs, celle-ci s’écoulait lentement le long de ses parois. C’est ce qui a lui donné cet aspect trapu et une inclinaison de seulement 5% en moyenne.

Âgé de seulement quelques millions d’années, Olympus Mons est encore un volcan assez jeune. Pour cette raison, les scientifiques pensent qu’il est possible qu’il soit encore actif. Il pourrait donc entrer en éruption dans l’avenir. Il existe trois autres grands volcans boucliers sur Mars, les Tharsis Montes. Par rapport aux normes terrestres, ils sont énormes, avec un diamètre allant de 375 à 475 km. Ils ne sont cependant pas aussi hauts que l’Olympus Mons, le pic le plus élevé étant de 14,5 km. Malgré son aspect poussiéreux et rouillé, Mars est une planète active sur le plan géologique. Il y a même des séismes — les plaques tectoniques sous la surface de la planète bougent de temps à autre, faisant trembler le sol.

La plus grande faille connue sur Mars s’appelle Valles Marineris — un système de canyons de 4000 km de long qui ferait passer notre Grand Canyon terrestre pour un gringalet. En août 2021, l’atterrisseur InSight a détecté un tremblement de terre d’une magnitude de 4,2 provenant de l’immense canyon, preuve de l’activité géologique de la planète. Il existe également des preuves qu’il y avait autrefois de l’eau liquide sur et sous la surface de Mars. Tout d’abord, le rover Opportunity a trouvé des sphérules de roches non loin de son site d’atterrissage. Leur forme, leur disposition et leur teneur en minéraux suggèrent fortement qu’elles n’ont pu être formées que dans un environnement aqueux. Elles ont donc dû provenir de bassins jadis remplis d’eau — probablement il y a des milliards d’années. Ensuite, des rainures dans le sol martien témoignent de l’existence d’anciens cours d’eau à la surface de la planète. Cela fait une éternité qu’ils ont disparu — tous ces cours d’eau se sont asséchés depuis longtemps -, mais les sillons qu’ils ont laissés là prouvent bien qu’il y avait autrefois de véritables rivières d’eau liquide.

Les levers et couchers de soleil sur Mars sont d’un gris bleuté. Ils ont été photographiés plusieurs fois depuis les années 70, la toute première photo ayant été prise par Viking 1 en 1976. On y voit des roches rouge rouille sur le sol martien, et un ciel jaune pâle — beaucoup plus pâle qu’il ne l’est d’habitude. Le Soleil est beaucoup plus éloigné de Mars qu’il ne l’est de la Terre, ce qui le fait paraître environ trois fois moins grand. Les nombreuses particules de poussière rouge donnent au ciel une teinte orangée, parfois même proche du rouge. Mais à l’aube et au crépuscule, les choses sont différentes. La lumière bleue pénètre un peu mieux l’atmosphère que le reste du spectre à l’endroit où se trouve le Soleil. C’est particulièrement évident au coucher, car la lumière doit passer à travers davantage de particules lorsqu’elle pénètre juste au-dessus de l’horizon. La poussière, suffisamment fine, laisse alors passer plus de lumière bleue — tout l’inverse de ce qui se passe sur Terre, où la lumière bleue est pratiquement arrêtée par les particules, ce qui nous donne des couchers de soleil roses, orange et rouges.

À l’aube, c’est à peu près la même chose, sauf que le ciel apparaît souvent plus gris que bleu. Et les crépuscules sont beaucoup plus longs sur la planète rouge après le coucher du soleil et avant son lever, car son atmosphère contient énormément de poussière fine. La lumière s’en trouve dispersée dans la partie sombre du ciel, et le crépuscule dure jusqu’à deux heures après le coucher du soleil et avant l’aube proprement dite. Des crépuscules aussi longs se produisent parfois sur Terre aussi. Lorsqu’un puissant volcan émet des cendres et de la poussière très haut dans l’atmosphère, elles se dispersent dans le ciel et font durer les crépuscules beaucoup plus longtemps. C’est aussi la raison pour laquelle les levers et couchers de soleil sont particulièrement éclatants. Le rover Curiosity a trouvé un site que les scientifiques ont appelé la Baie de Yellowknife. Il y avait autrefois un lac sur ce site. Le rover y a découvert des minéraux, ce qui indique que l’eau du lac n’était ni trop acide ni trop salée — elle avait un Ph équilibré.

Du carbone, de l’azote et d’autres éléments qui pourraient potentiellement favoriser la vie ont été trouvés dans le cratère de cet ancien lac. Mais surtout, Curiosity a trouvé des sources d’énergie pour la vie microbienne. Alors peut-être y a-t-il eu un jour de la vie sur Mars, après tout. Son atmosphère était autrefois beaucoup plus dense, raison pour laquelle il y avait jadis de l’eau liquide à sa surface. Mais les scientifiques pensent qu’au cours des derniers milliards d’années, le Soleil a abîmé l’atmosphère de la planète rouge, éliminant lentement mais sûrement ses couches extérieures. Les vents solaires ont dû balayer l’atmosphère de manière très puissante — et les molécules d’hydrogène les plus légères, dans les couches supérieures, se seront dispersées dans l’espace. Avec le temps, l’atmosphère est devenue de plus en plus fine, et elle n’a plus été en mesure de protéger tous ces cours d’eau. Et c’est probablement à ce moment que Mars a commencé à se transformer en la planète rouge et désertique que nous connaissons aujourd’hui.

Un jour ou l’autre, Mars pourrait bien acquérir des anneaux comme Saturne. Les scientifiques pensent que ces anneaux sont formés de débris d’anciennes lunes qui se seraient trop approchées de la géante gazeuse. Ces débris de roche et de glace orbitent à présent autour de la planète. Mars possède elle aussi deux lunes, Phobos et Deimos, et la première est déjà condamnée. Cela fait longtemps que la gravité de Mars les a attirées depuis l’espace, et elles se trouvent aujourd’hui prisonnières de son orbite. Mais alors que Deimos a une orbite stable, Phobos se rapproche inexorablement de la planète à chacun de ses tours. Notre Lune fait une orbite complète autour de la Terre environ tous les 27 jours, tandis que la planète elle-même tourne autour de son axe toutes les 24 heures. La Lune ralentit la rotation de la Terre, et le résultat est qu’elle s’éloigne lentement de nous.

Phobos, au contraire, fait une orbite complète autour de Mars toutes les 8 heures environ, tandis que Mars met 25 heures à tourner autour de son axe. En gros, Phobos fait trois tours complets autour de sa planète en une seule journée. À un tel rythme, elle fait tourner Mars plus rapidement et s’en rapproche de plus en plus. D’après nos calculs, il reste à Phobos entre 30 et 50 millions d’années avant qu’elle n’entre dans la limite de Roche — la distance théorique en dessous de laquelle un satellite commence à se disloquer sous l’action des forces de marée.

Phobos sera détruite et dispersée dans l’orbite de Mars sous forme d’astéroïdes, et ceux-ci s’effriteront en morceaux encore plus petits. Finalement, la planète rouge aura son propre anneau, comme Saturne. Mais ce n’est pas tout : la gravité de Mars attirera tous ces débris, ce qui provoquera une véritable grêle de roches et de métaux à sa surface. Bien que Mars se trouve à environ 225 millions de kilomètres de nous, nous avons trouvé des morceaux de cette planète sur nos sols. Il y a très longtemps, Mars a été victime d’un bombardement d’astéroïdes, d’où tous ces cratères à sa surface. Sa faible atmosphère permet encore aux corps spatiaux de pénétrer, mais ce n’est plus très fréquent de nos jours. A l’époque, toutefois, certains étaient si gros qu’ils soulevaient des nuages de débris très haut dans l’atmosphère. La plupart retombaient sur la surface de Mars, mais certains de ces morceaux étaient propulsés dans l’espace. Et certains étaient même assez robustes pour entrer dans l’atmosphère terrestre sans se désintégrer.

Les scientifiques ont trouvé de nombreux morceaux de roche de ce type, et ils sont pratiquement sûrs qu’ils viennent tout droit de Mars car leur composition est similaire aux échantillons examinés lors des missions sur la planète rouge. D’ailleurs, il est également possible qu’il y ait des morceaux de notre Terre sur d’autres planètes, y compris sur Mars. (Eh oui, tout le monde voyage !) La Terre elle-même ayant été frappée il y a des millions d’années par des astéroïdes, il n’est pas impossible que d’importants débris aient voyagé de la même manière vers d’autres planètes.

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