Quand le Magma ne S’arrête Pas : Le Type D’éruption le Plus Dangereux

C’est curieux
Il y a 8 mois

Tsunamis démesurés, tornades destructrices, météorites géantes, tremblements de terre dévastateurs. Mieux vaut avoir une bonne assurance... Mais toutes ces catastrophes naturelles sont plutôt mineures comparées à l’éruption d’un volcan. Certains volcans peuvent détruire une ville entière, comme ce fut le cas pour Pompéi. Ou certaines îles de l’océan Pacifique. Mais il existe un type d’éruption dangereux, capable de détruire toute vie sur la planète. Ce type d’éruption résulte en ce que l’on appelle une “inondation basaltique”.

Mais tout d’abord, voyons ce qu’est un volcan. Des rivières de métaux liquides ardents et de roches incandescentes s’écoulent dans les profondeurs de notre planète. Plus elles se trouvent profondément, plus elles sont chaudes. La source de cette chaleur est le manteau, qui est la couche intermédiaire de la Terre, située entre le noyau et la croûte. Ces coulées ardentes sont ce qu’on appelle le magma, et elles s’infiltrent partout. Mais nous ne ressentons pas leur chaleur en raison de l’épaisse couche qui constitue la croûte de notre planète. Le magma étant plus léger que la croûte, il tente toujours de remonter à la surface. Et à certains endroits, il y parvient. À la jonction des plaques tectoniques notamment, il jaillit lorsqu’une plaque se déplace sous une autre plus épaisse.

Lorsque le magma atteint la surface, il devient de la lave. Cette substance brûle le sol environnant et se refroidit rapidement. Elle durcit alors et forme une nouvelle couche de roche. La prochaine coulée de magma se répand sur cette couche. C’est ainsi qu’une montagne apparaît, couche après couche, au cours de millions d’années. Et depuis sa gueule béante, une faille des plaques tectoniques fait jaillir du magma : cette montagne s’appelle un volcan. Elle crache de la lave et des cendres dans le ciel, puis s’endort et se réveille lors d’une nouvelle activité sismique. Imagine maintenant que plusieurs volcans géants se mettent à vomir une quantité infinie de magma. Le magma ne s’arrête pas et recouvre un continent entier. Il s’agit d’une inondation basaltique. Et un jour, cela s’est vraiment produit.

Il y a environ 252 millions d’années, dans l’hémisphère nord de notre planète, énormément de magma s’est accumulé sous la croûte terrestre. Des milliers de milliards de tonnes de roches en fusion étaient concentrées en un seul endroit, couvrant un territoire gigantesque. Peu à peu, toute cette énergie incandescente a commencé à s’échapper du sol. Des gaz chauds ont commencé à jaillir en différents endroits du territoire. Le sol tremblait sans cesse et la croûte s’est élevée de plusieurs centaines de mètres. Tout cela indiquait l’approche d’une catastrophe imminente. Et puis, à un moment donné, le magma a commencé à se déverser. Des fontaines de feu colossales ont jailli du sol. Tu vois les geysers d’Islande ? Imagine la même chose, mais des dizaines de fois plus haut, avec de la lave chaude et des cendres en lieu d’eau et de vapeur.

Les coulées de cendres et de lave étaient si fortes qu’elles atteignaient les nuages. Sous la croûte terrestre, il y avait une gigantesque bulle de magma et sous la pression de la roche et du sol, elle s’est mise à expulser des jets enflammés. La faille s’agrandissait. Le magma s’écoulait partout. Il a commencé à remplir tout le continent. Le flot de lave s’étendait de plus en plus. Les torrents de roche en fusion semblaient sans fin. Des couches de basalte en fusion se sont superposées, formant un gigantesque tsunami de lave d’une hauteur de 50 mètres. Elle s’est déversée du sol au cours de centaines de milliers d’années, inondant forêts, rivières, lacs et prairies. Dans le même temps, des milliards de tonnes de cendres volcaniques se sont élevées dans le ciel, ce qui a pu entraîner un hiver volcanique, car le dioxyde de soufre contenu dans les cendres réfléchissait au loin les rayons du soleil. Cela a pu faire baisser la température du continent de plusieurs degrés. Ensuite, les poussières et les cendres se sont probablement condensées pour former des nuages gigantesques, qui ont arrosé la surface de pluies acides et toxiques.

Enfin, la lave refroidie a formé un épais bouclier gigantesque, empêchant le magma de s’échapper de son interminable bulle de feu. La catastrophe globale était terminée. Mais c’était un répit de courte durée. Des milliards de tonnes de magma s’écoulaient encore sous l’épaisse couche de basalte solidifié. Les rivières de lave ne parvenaient plus à en atteindre le sommet et se sont donc répandues sur les côtés. Sous l’effet de cette expansion, d’immenses canaux se sont formés sous l’épaisse couche de roche. Ils se sont étendus dans différentes directions, comme une toile d’araignée, et ont réchauffé la croûte terrestre. Des gaz ont recommencé à s’échapper de sous la surface. De plus en plus d’énergie s’y est accumulée, jusqu’à ce qu’une explosion d’une force inimaginable se produise. Outre le magma, du dioxyde de carbone et des cendres se sont échappés à la surface. Ils ont empli l’atmosphère et provoqué un effet de serre. La température de l’ensemble de la planète a augmenté de plusieurs degrés. Cette éjection a provoqué une autre catastrophe qui a commencé, elle, dans nos océans.

Des dépôts de méthane, un gaz hautement explosif, se trouvaient au fond des mers. Sous une eau glacée, le méthane était gelé et inoffensif. Mais l’effet de serre de l’atmosphère a réchauffé l’ensemble des océans... Des millions de tonnes de méthane ont commencé à remonter à la surface. L’effet de ce gaz est encore plus puissant que celui du dioxyde de carbone. Par conséquent, lorsqu’il est entré dans l’atmosphère, les températures sur Terre ont de nouveau augmenté. Le globe entier s’est transformé en un véritable sauna. Dans des endroits auparavant frais et humides, la température a atteint celle du Sahara moderne. Bien entendu, la plupart des animaux et des insectes n’ont pas survécu à un tel cataclysme. Mais la vie sous-marine a subi des dommages bien plus importants.

La chaleur et le méthane ont réduit la quantité d’oxygène présente dans l’océan. Les poissons et autres organismes marins ne pouvaient pas survivre dans de telles conditions. De nouveaux problèmes sont apparus lorsque des bactéries anaérobiques ont commencé à se multiplier dans cette eau dépourvue d’oxygène. Elles se sont nourries du méthane et du dioxyde de carbone et ont libéré du sulfure d’hydrogène, une substance toxique qui a empoisonné l’eau encore davantage. Environ 75 % des animaux terrestres et 95 % des habitants des océans ont alors disparu.

Cette inondation basaltique a été la seule catastrophe de l’histoire de notre planète à détruire la quasi-totalité des plantes et à réduire aussi considérablement la population des insectes. Plusieurs espèces d’animaux, parmi les plus robustes, ont toutefois réussi à survivre dans ces conditions. Il a fallu environ 10 millions d’années pour que la planète se rétablisse complètement. Après cela, l’évolution a pris un nouveau tournant dans le développement de la vie. Voici maintenant une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise, c’est que ces inondations basaltiques se reproduiront tout ou tard et qu’elles ne seront pas moins dévastatrices qu’il y a 252 millions d’années. La bonne nouvelle, c’est que nous avons quelques centaines de millions d’années pour les voir venir. Mais à ce moment-là, l’humanité devra être préparée. Tout commencera au fond des océans. Tout d’abord, des fontaines de lave de plusieurs kilomètres de haut commenceront à faire bouillir l’eau et émettront du dioxyde de soufre dans l’atmosphère, où il réfléchira la lumière du soleil. En plus des cendres et du magma, une quantité gargantuesque de vapeur d’eau s’élèvera dans l’air.

Le bétail ne survivra pas et les gens auront le plus grand mal à respirer. Les pluies acides et l’augmentation de l’humidité causée par l’évaporation des océans entraîneront la corrosion des bâtiments. Tous les vols seront annulés et les gens devront porter des masques à gaz. De nombreux animaux ne pourront pas supporter cette éruption, mais les humains pourraient s’adapter rapidement. Sauf qu’une autre éruption suivra, et cette catastrophe sans fin épuisera bien vite les ressources de l’humanité. Les plantes et les arbres ne se rétabliront pas aussi vite, et la production d’oxygène en sera considérablement réduite. Espérons que l’humanité aura alors colonisé d’autres planètes, y compris en dehors du système solaire.

Et maintenant, revenons au présent. Environ 70 % de l’activité sismique associée aux volcans se produit sous l’eau. Voyons donc comment fonctionnent les volcans ordinaires au fond des océans. L’eau, tout comme la terre, repose sur des plaques tectoniques. Par conséquent, si leur structure est brisée là où elles se rencontrent, le magma s’infiltre au travers. Mais contrairement aux volcans terrestres, la lave ne se répand pas dans différentes directions, brûlant tout ce qu’elle rencontre. Elle se solidifie sous la pression de l’eau froide. Les volcans sous-marins peuvent entrer en éruption pendant de longues périodes, entrecoupées de pauses. Le magma recouvre alors les fonds marins. Après une centaine ou un millier d’années, une nouvelle éruption débute et une nouvelle couche de roche se forme sur la précédente.

Pendant des millions d’années, couche après couche, le magma remonte. Et puis, un jour, un volcan émerge de l’eau. La lave continue d’en jaillir et accroît sa hauteur. Nous nous trouvons alors devant une grande île volcanique. Puis le volcan s’endort et la vie se développe sur cette terre nouvellement formée. Le magma continue de s’écouler du manteau de la planète, chargé de divers éléments chimiques. Ce mélange ardent sature le sol de substances utiles et favorise ainsi la croissance des plantes et des arbres. Des oiseaux et d’autres créatures se répandent alors sur l’île volcanique, qui devient un véritable petit paradis. (Puis l’homme arrive, goudronne le paradis pour y faire un parking et ouvre une chaîne de fast-foods.)

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