Vous vous trompez et confondez un film et un roman !!
'' Geisha '' est un roman d'Arthur Golden,
'' Mémoire d'une geisha '' est un film de Rob Marschal.
Et, de toutes façons, c'est 'inventé' !
Arthur Gorden avait faussement raconté que ' Nitta Sayura ', 'sa' geisha et non la personne que vous citez, se serait confiée, or, cette geisha, cette femme n'existe pas !
Donc, que ce soit le livre ou le film, c'est bien un fantasme occidental, complètement erroné à bien des égards !
J'ignore où vous êtes allé chercher cette histoire !
Deux américains racontant dans leur langue maternelle, l'anglais, l'histoire d'une soi-disant geisha !
C'est beau l'exotisme !!
Tout est fait pour faire croire que tout est vrai ! Ahurissant !
Le seul roman vrai d'une vraie histoire de vraie geisha sont les mémoires véritables, celles de Kinu Yamaguchi dans l’ouvrage d’Inoue Yuk, de 1980.
Qu’est-il arrivé à celle qui a inspiré l’œuvre “Mémoires d’une geisha” et pourquoi elle a poursuivi l’auteur du livre en justice
Bien que pour les Européens, la culture japonaise ait toujours été difficile à comprendre, il existe un sujet qui sollicite toujours un grand intérêt : celui des geishas. Leur histoire, traditions, règles, la façon dont elles vivent dans notre société moderne, et le fait qu’elles soient des femmes respectables ou pas, voici les thèmes qui sont parfois touchés et décrits durant les conversations, dans les films, ainsi que dans les œuvres littéraires. La vie de Mineko Iwasaki, la geisha la plus célèbre et la mieux payée, a été décrite dans le livre d’Arthur Golden, Mémoires d’une geisha : la femme a servi de modèle pour l’héroïne principale. Le livre a fait sensation, une quantité énorme d’exemplaires a été publiée, et il a même été adapté au cinéma. Cependant, Mineko elle-même a été horrifiée par le roman.
Chez Sympa, nous avons été très intéressés par l’histoire de cette femme hors du commun, et avons décidé d’apprendre plus de détails concernant sa biographie, de découvrir pourquoi elle a été obligée de poursuivre Arthur Golden en justice et d’écrire son propre livre intitulé Ma vie de geisha.
Mineko a grandi dans une famille pauvre, et son destin était tout tracé depuis sa naissance.
La famille dans laquelle, est née la future geisha, en 1949, n’a pas toujours été pauvre : son père était issu d’une famille d’aristocrates ruinés. Lors de la révolution Meiji en 1870, les ancêtres du père de Mineko ont refusé de s’installer dans la nouvelle capitale, Tokyo, et ont perdu tous leurs titres et privilèges. Quand leur 11e enfant est venu au monde, une fille nommée Masako, le père et la mère avaient une petite affaire : une boutique de kimonos peints à la main. Malheureusement, ils ne gagnaient tout de même pas assez pour subvenir aux besoins de leur énorme famille et pour aider, en plus de cela, leurs proches. Les sœurs aînées de Masako ont été envoyées dans une maison de geishas, afin que la famille puisse, d’une manière ou d’une autre, gagner assez d’argent, et ce même sort attendait la petite Masako.
En fait, au Japon, vendre les petites filles de cette manière n’a jamais été considéré comme étant quelque chose d’horrible. C’était même un honneur, et les parents pouvaient être tranquilles pour le futur de leur enfant.
Elle a commencé à étudier les secrets des geishas à un très jeune âge.
Masako a dû quitter la maison de ses parents à l’âge de 5 ans. Elle s’est installée à Kyoto, dans une institution spéciale nommée Okia, qui visait à former des geishas. La patronne de l’établissement a immédiatement repéré et distingué le petite fille parmi les autres enfants, en ayant remarqué sa grâce, sa plasticité, et son amour pour la danse. Bien que dans cette école étudiaient certaines sœurs aînées de Masako, la patronne et célèbre geisha a décidé que c’était elle qui deviendrait son héritière et sa fille adoptive. Les parents de Masako ont donné leur accord, et la petite a changé de statut et de nom : elle est alors devenue Mineko Iwasaki.
La mentore assignée à Mineko était l’une des geishas les plus expérimentées de l’institut, et elle s’est aussi avérée être sa propre sœur. Mais ce fait n’a pas du tout facilité la vie de la petite, car la relation entre les deux sœurs était très compliquée.
Le talent de Mineko l’a rendue célèbre, mais au tout début, elle souffrait de la jalousie et des complots des autres apprenties.
Un extrait du film Mémoires d’une geisha, 2005.
Mineko a commencé à étudier assidûment. Elle aimait la danse plus que tout autre chose et avait un réel talent pour cet art, mais elle devait également étudier des matières comme la calligraphie, le jeu sur divers instruments de musique traditionnels japonais, ainsi que l’art de la conversation. En outre, toutes les filles devaient apprendre et s’habituer à se comporter d’une manière bien précise, à prendre soin de leur corps d’une façon particulière, et développer de nouvelles habitudes. Bref, elle devaient connaître toutes les subtilités et les secrets du travail de geisha.
Voici ce que raconte Mineko dans son livre Ma vie de geisha, concernant les choses quotidiennes qui sont difficiles à comprendre pour un Européen :
“Après être devenue Maiko (il s’agit de la 3ème étape de la formation de l’art d’être une geisha — NDLR de Sympa), je visitais le coiffeur une fois tous les cinq jours. Afin de garder ma coiffure intacte, je dormais sur un oreiller rectangulaire en bois laqué dans une fine taie d’oreiller. Au début, je n’arrivais pas à dormir du tout, mais je m’y suis bientôt habituée. À Okia, il existait une technique qui empêchait l’oreiller de bouger pendant la nuit : les domestiques éparpillaient du riz autour de l’oreiller, et si la geisha bougeait en dormant, le riz restait coincé dans ses cheveux et le lendemain, elle devait de nouveau se rendre chez le coiffeur”.
Mis à part le coiffeur, Mineko devait se rendre chez le barbier pour se débarrasser de tous les poils sur son visage, même des plus imperceptibles d’entre eux.
“Après le coiffeur, je suis allée chez le barbier pour me raser le visage (c’est une chose habituelle chez les femmes japonaises). Mon père m’a pour la première fois coupé les cheveux et rasé le visage lorsque j’ai fêté mes un an. Depuis lors, je le fais une fois par mois”.
“Madame Oïma m’a raconté que nous avons beaucoup d’objets aux extrémités pointues dans notre coiffure, et ce, afin de pouvoir les utiliser et protéger nos clients en cas d’attaque. Et les coraux que nous portons sur nous sont conçus pour vérifier le sake : ils se détruisent lorsqu’ils entrent en contact avec du poison”.
Le salon de thé d'Ichiriki où Mineko se rendait souvent.
Pour devenir une geisha à part entière, les jeunes filles devaient passer par plusieurs étapes d’apprentissage. Cependant, Mineko a commencé à travailler avec les invités avant même de devenir officiellement une apprentie. Elle est devenue le “visage” de son école à 15 ans, et les célèbres invités la distinguaient même parmi les autres jeunes filles : Mineko dansait merveilleusement bien, conversait et divertissait les invités comme personne d’autre. La renommée de la nouvelle star a alors commencé à se répandre dans tout le pays.
Bien évidemment, cette situation n’a pas pu ne pas affecter la relation de Mineko avec les autres geishas qui étaient désespérément jalouses et essayaient constamment de lui mettre des bâtons dans les roues : elle était attaquée dans la rue et des aiguilles étaient plantées dans l’ourlet de son kimono. Les admirateurs qu’elle avait rejetés la guettaient dans la rue, la menaçaient, et essayaient même de la violer.
Afin de les adoucir, Mineko a commencé à emmener les autres filles avec elle aux réceptions, pour que ces dernières puissent elles aussi gagner assez d’argent. Mais cela n’a pas beaucoup aidé : la jalousie n’en devenait pas moins forte. Mineko a essayé de vivre à l’écart, mais elle finissait toujours par revenir à l’école des geishas.
À 29 ans, la femme a été contrainte de mettre fin à sa carrière, car des problèmes de santé ont commencé. Après tout, sa journée de travail commençait à 7 h 30 et se terminait bien après minuit. Le reste du temps était consacré aux soins, aux préparations pour les événements à venir, et aux études. Il ne lui restait plus que 3 — 4 heures de sommeil. Toute cette fatigue a mené à de sérieux problèmes aux reins, à des inflammations, et Mineko a réalisé qu’elle devait se sauver. À l’époque, elle était déjà la geisha la mieux payée du Japon : ses revenus étaient d’environ 500 000 dollars par an.
Durant sa vie, elle a souvent rencontré de célèbres personnes, mais certaines de ces rencontres étaient loin d’être agréables.
Un extrait du film Mémoires d’une geisha, 2005.
Les rencontres de Mineko avec des personnes titrées ou tout simplement célèbres sont décrites dans son livre. La jeune fille a dû faire face à diverses attitudes à son égard, à commencer par des préjugés, et terminer par une grande admiration. Mais l’une des principales compétences d’une geisha est la capacité d’atténuer les situations inconfortables et ambiguës.
Une fois, Mineko a rencontré Aldo Gucci, le célèbre couturier italien. Par imprudence, l’homme a versé de la sauce soja sur le kimono extrêmement cher de la jeune femme, et a été terriblement gêné. Afin de le distraire, Mineko a demandé à Gucci de laisser un autographe sur la manche de son kimono, en prétendant qu’elle considérerait cela comme étant un honneur. Mais en fait, cet autographe n’avait pour elle aucune valeur, et tout ce à quoi elle pouvait penser, c’était qu’elle n’allait plus jamais pouvoir porter. Quelque temps plus tard, elle s’apprêtait même à le donner à Gucci, mais ils ne se sont plus jamais revus.
Un jour, la geisha a décidé de donner une leçon à la reine Elizabeth II pour avoir été irrespectueuse. Elle s’est approchée de son mari, le duc d’Édimbourg, et a fait en sorte qu’ils commencent tous les deux à discuter, créant ainsi l’apparence d’une conversation intime. C’est devenu ensuite la raison d’une querelle entre les époux. Et tout cela, parce que lors de la réception, la reine avait l’air très arrogante et que par pur principe, elle ne touchait pas aux plats qui avaient été spécialement préparés pour elle.
L’histoire liée à un autre membre de la famille royale, au prince Charles, s’est avérée être assez offensante pour lui. Lors d’une réception, il a demandé à Mineko de lui prêter son éventail. Lorsqu’il l’a reçu, il a laissé son autographe et l’a rendu à la geisha légèrement confuse.
“‘Non, pas ça’, me suis-je horrifiée. J’adorais cet éventail et j’ai eu du mal à croire que le prince y ait laissé un autographe sans même me le demander. Je me fichais de qui il était et j’ai considéré cet acte obscène. Il m’a ensuite rendu l’éventail en pensant que je serais bien évidemment flattée”.
Mineko a voulu lui rendre l’éventail, mais le prince Charles avait l’air gêné de voir quelqu’un qui n’en avait rien à faire de son autographe, et a refusé de le reprendre. Plus tard, Mineko a dû tout simplement jeter l’accessoire gâté.
C’est le livre Mémoires d’une geisha qui a rendu Mineko célèbre dans le monde entier, mais c’est aussi ce livre qui l’a forcée à poursuivre en justice l’auteur.
Un extrait du film Mémoires d’une geisha, 2005.
Au début des années 90, la Japonaise a accepté de donner une interview à l’écrivain américain Arthur Golden, qui voulait écrire un livre sur les geishas. Elle l’a fait sous condition de rester anonyme, mais a réalisé plus tard qu’il l’avait trompée à plusieurs reprises. L’héroïne du roman était complètement inspirée de Mineko, et un petit mot de remerciement qui lui était adressé est apparu sur les pages du livre. Lorsque Mineko a découvert le contenu du livre, elle a été, pour le moins qu’on puisse dire, consternée : dans le livre, les geishas n’étaient en rien différentes des femmes faciles. Au lieu de montrer qu’elles transmettent dans la société les traditions et la culture japonaises, et qu’elles n’ont rien en commun avec les courtisanes, Arthur Golden a inventé sa propre histoire, afin de stimuler l’intérêt des lecteurs. Et il y est parvenu. Le livre est devenu très populaire, et a même été ensuite adapté au cinéma. L’actrice qui a interprété le rôle principal dans Mémoires d’une geisha ressemble beaucoup à celle qui a inspiré l’œuvre, mais elle est malheureusement elle aussi devenue l’otage du personnage incorrect créé par Arthur Golden.
Mineko Iwasaki a exigé qu’Arthur Golden réédite son livre en y corrigeant tous les défauts. L’écrivain n’a pas voulu le faire, et leur conversation s’est donc poursuivie au tribunal. La geisha a gagné l’affaire et a reçu une rémunération substantielle de la part de l’auteur pour le préjudice moral.
Dans son livre, Mineko a décrit la vie des geishas telle qu’elle l’était réellement.
Mineko n’a pas supporté que le livre diffame l’honneur des geishas. De plus, dans son livre, Arthur Golden a écrit que la protagoniste a vendu sa virginité, ce qui est un mensonge flagrant.
Ainsi, Mineko a décidé de publier son propre livre et l’a co-écrit avec Rande Brown. Dans Ma vie de geisha, elle a franchement raconté sa vie et les traditions des geishas. Ce livre est lui aussi devenu un best-seller. Au Japon, un film nommé Hana Ikusa (la guerre des fleurs) a même été créé d’après ce livre.
Un extrait du film Hana Ikusa (la guerre des fleurs), 2007.
Que s’est-il passé dans la vie personnelle de Mineko, et que fait-elle aujourd’hui ?
Mineko Iwasaki avec son époux Dzinitiro Sato et sa fille Kosuke.
Mineko Iwasaki a trouvé son bonheur, bien que lors de ses années de travail elle n’avait pas le temps de s’occuper de sa vie personnelle. Elle est pour la première fois tombée réellement amoureuse à l’âge de 21 ans. L’élu de son cœur était l’un de ses clients : l’acteur japonais Shintaro Katsu, qui avait non seulement presque le double de son âge, mais qui était également marié. Mineko a pendant longtemps rejeté ses avances, mais la jeune fille a quand même fini par abandonner. Leurs rencontres étaient secrètes et rares. L’acteur lui promettait de divorcer, mais il n’a finalement pas tenu sa parole.
Après avoir pris sa “retraite” à 29 ans, elle a fait la connaissance de l’artiste et restaurateur Dzinitiro Sato. En 1982, le couple s’est marié, et un an plus tard, ils ont eu une fille qu’ils ont nommée Kosuke. Après le mariage, Sato a décidé de prendre le nom de famille de sa femme. Aujourd’hui, le couple vit dans la banlieue de Kyoto. Tout comme son mari, Mineko s’est lancée dans l’art : elle peint maintenant des toiles et aide parfois avec la restauration de tableaux.
La famille donne rarement des interviews, mais lorsqu’on interroge Sato sur son mariage avec Mineko, il ne répond qu’une seule chose : “J’ai beaucoup de chance”.
Et toi, trouves-tu que les histoires de geishas et, entre autres, celle de Mineko Iwasaki sont intéressantes ? As-tu regardé le film ou lu le livre sur sa vie ?
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