Un beau projet intergénérationnel
Un devoir donné par un enseignant à ses élèves a permis de leur faire réaliser l’importance des grands-parents
Tout le monde ne se sent pas à l’aise en pensant à la vieillesse. Pour beaucoup, des aspects du vieillissement comme l’apparition des premiers cheveux gris ou la découverte d’une nouvelle ride peuvent faire remonter à la surface des craintes profondes et une grande insécurité. Cela peut aller jusqu’à nous faire oublier la beauté que renferme la vieillesse, les expériences vécues et les belles choses qui se produisent. Et tout cela peut s’apprendre dans l’enfance, grâce à nos grands-parents, des personnes importantes qui, parfois, ne sont pas valorisées comme elles le devraient.
C’est l’une des raisons qui a poussé Nicolás Tevez à impliquer ses élèves du primaire dans un projet scolaire spécial visant à revaloriser leurs grands-parents. Sympa veut te raconter cette activité “simple” qui a permis aux jeunes élèves de comprendre l’importance de la famille et des personnes du troisième âge.
Le projet
“Tous mes élèves ont des grands-parents très âgés, alors j’ai décidé de découvrir comment ils s’entendaient avec eux à travers des questions telles que : Est-ce que vous les voyez beaucoup ? Est-ce qu’ils s’occupent de vous seulement quand vos parents doivent sortir et faire quelque chose ? Ou est-ce que vous avez un lien spécial ?”, explique Nicolás quand il raconte le point de départ qui a donné lieu à la réflexion sur son projet de recherche scientifique. Ce projet avait pour but de protéger et renforcer le lien de ses élèves de 6 ans avec leurs grands-parents, afin que les enfants apprennent à apprécier toutes les belles choses que font les personnes du troisième âge.
Dans le cadre du projet, ils ont réalisé différentes activités : ils ont regardé des films pour enfants qui mettaient en lumière le rôle des grands-parents dans d’autres cultures et analysé des histoires pour découvrir la valeur accordée à la vieillesse. L’une des activités consistait, par exemple, à apporter des photos en classe : “Des photos de leur enfance et d’autres actuelles, afin qu’ils comprennent que le temps qui passe est synonyme de vie. Ils ont appris qu’avec l’âge, en plus des changements physiques, ils expérimentent aussi des changements intellectuels”, explique Nicolás.
L’amour de la vieillesse peut être semé dans l’enfance
Nicolás a creusé avec ses élèves l’histoire de Blanche-Neige, avec la méchante reine qui est prête à tout pour retrouver sa jeunesse. “Le fait qu’une personne soit vieille ne signifie pas qu’elle n’a pas envie de faire des choses et de continuer à apprendre. Il y a des préjugés sur la vieillesse. On considère que les personnes âgées ont déjà travaillé et vécu leur vie et que, par conséquent, elles se retrouvent maintenant dans la passivité et la solitude”, explique l’enseignant. Pour montrer que les grands-parents ne sont pas des figures “passives” qui s’occupent des enfants simplement lorsque les parents ne le peuvent pas, l’école a proposé des activités qui stimulent les personnes âgées.
Pendant ces journées, des groupes de danse ont été organisés par des retraités en salle de classe afin que les enfants puissent apprendre à apprécier leur art et avoir des réponses à leurs questions. Ils ont également interviewé des personnes âgées dans une maison de retraite ; les enfants ont même écrit des lettres à l’un d’entre eux qui avait terminé l’école primaire à un âge avancé pour le féliciter et lui témoigner leur affection. Ce petit geste a montré que les élèves avaient compris le mérite et l’effort des adultes pour continuer à progresser et à apprendre de nouvelles choses.
Les enfants ont besoin de moins regarder l’écran et d’être écoutés
“Dans l’époque où nous vivons, faite de précipitation et d’anxiété, nous négligeons souvent les gens qui valorisent d’autres choses, comme la conversation et le partage. En ce sens, la contribution des enfants me semble fondamentale. (...) Les enfants sont comme des éponges : ils absorbent tout et ont un grand désir d’apprendre. Il est important qu’ils écoutent et soient écoutés et, bien souvent, ils retrouvent en leurs grands-parents les personnes idéales pour cela. De nouveaux modes de relation peuvent être trouvés.” Il a également expliqué que lorsque les enfants ont commencé à participer au projet, ils se sont rendu compte que malgré le temps passé avec leurs grands-parents, ils ne profitaient pas des moments partagés.
“Nous nous sommes également rendu compte qu’à de nombreuses occasions, les parents emmenaient leurs enfants chez leurs grands-parents, mais qu’ils n’interagissaient pas. Nous avons commencé à voir qu’ils pouvaient jouer aux cartes avec eux, par exemple, puisqu’ils ont six ans et qu’ils apprennent les chiffres. Cela les a motivés.” C’est pour cette raison que les enfants ont commencé à trouver de nouvelles façons de communiquer avec leurs grands-parents, leur demandant de leur faire la lecture, et même de les appeler au téléphone lorsqu’ils ne pouvaient pas leur rendre visite.
Grande acceptation à l’intérieur et à l’extérieur de la salle de classe
À la fin du projet, les enfants avaient non seulement appris à voir la beauté de la vieillesse, mais aussi à partager du temps avec leurs grands-parents et à fortifier leurs liens, ce pour quoi les parents étaient particulièrement reconnaissants. Mais ce qui a le plus surpris l’enseignant, c’est que l’intérêt a augmenté jusqu’à toucher des gens à l’extérieur de l’établissement. “Le projet continue de me surprendre en raison des répercussions de 30 enfants de six ans qui se sont demandé quel rôle jouaient les grands-parents dans leur vie”, explique Nicolás.
Quels souvenirs d’enfance gardes-tu de tes grands-parents ? Penses-tu que ce serait une bonne chose que des projets comme celui-ci soient mis en œuvre dans d’autres écoles ? Donne-nous ton opinion dans les commentaires ci-dessous !
Commentaires
je n'ai plus de grands-parents malheureusement
Moi non plus mais j'en garde de très bons souvenirs
tous ces étés passés chez eux à la campagne près de la montagne… que du bonheur