Un Voyage À Travers Ton Système Nerveux

C’est curieux
Il y a 9 mois

Ici, tes nerfs sont littéralement partout. Nous allons commencer par les plus importants, qui parcourent toute ta colonne vertébrale et ton cerveau. Cet épais amas de nerfs est appelé le système nerveux central, ou SNC. Il est responsable de tout ce que tu fais, de ta respiration jusqu’au fait de tapoter sur ton smartphone en attente de ce qui suit.

Lorsqu’un signal arrive au SNC dans le cerveau depuis n’importe quelle partie du corps, il renvoie une commande pour réagir en fonction de la situation. Pince-toi maintenant. Oui, fais-le, s’il te plaît. Aïe ! L’endroit que tu viens de pincer a beaucoup de neurones, comme partout ailleurs. Dès que tu as appuyé sur la peau, ils se sont enflammés et ont envoyé l’information sur la douleur au cerveau, qui a réagi en renvoyant un message indiquant que ça faisait mal. Tout cela s’est passé en moins d’une milliseconde, mais le signal a voyagé plusieurs mètres aller-retour.

Allons maintenant à la moelle épinière pour faire une petite expérience. À un, je vais couper les connexions entre les neurones ici, et tu verras ce qui se passe. Prêt ? Un.

Tu vois ? Tu es devenu mou à partir de la taille et tu ne sens plus rien dans tes jambes. C’est parce que ton SNC ne peut pas savoir où elles sont. Ok, je rétablis les connexions maintenant, ne t’inquiète pas. C’est pourquoi ton cerveau et ta moelle épinière sont naturellement protégés par des os : le crâne et les vertèbres. À l’intérieur de la colonne vertébrale, il y a aussi du liquide céphalo-rachidien — une substance liquide qui protège les nerfs, aide à mieux conduire les signaux et élimine les déchets.

Bon, maintenant, examinons de plus près tous les autres nerfs, en commençant par ceux du bout des doigts. Tout ce qui n’est pas le SNC est appelé système nerveux périphérique, ou SNP. Peux-tu maintenant nous faire un signe de la main ? Merci. Tu as pu le faire parce que ton cerveau a consciemment envoyé plusieurs millions de signaux aux nerfs périphériques de ton épaule, de ton avant-bras, de ton poignet et de ta main.

Ensemble, ils ont fait un effort commun pour lever ton bras, le fixer dans une certaine position et agiter la main d’un côté à l’autre. Et c’est ton système nerveux volontaire, ou somatique, qui est responsable de cet effort. Tes sourcils qui s’élèvent à ce moment sont également contrôlés par les mêmes nerfs.

As-tu compté combien de respirations tu as pris en écoutant mon blabla ? Ou combien de battements ton cœur avait fait ? Tu n’aurais pas dû : ces choses sont régulées par ton système nerveux végétatif, ou involontaire. Ton SNC envoie des signaux à la périphérie et dit à ton cœur de battre, à ton système respiratoire de laisser entrer et sortir l’air, et même à tes intestins de digérer les aliments que tu manges.

Maintenant, expire tout l’air de tes poumons et retiens ta respiration aussi longtemps que tu le peux. Cela va prendre un certain temps, alors on passe directement au moment où tu commences à avoir envie d’inspirer. Laisser l’air sortir et retenir ton souffle sont des actions conscientes, donc c’est toi qui dis à ton cerveau d’envoyer des signaux aux organes qui respirent. Mais lorsque tu commences à manquer d’oxygène, c’est déjà ton cerveau qui te dit d’arrêter de faire l’idiot. Oh la la, je vois que ton visage devient bleu — euhhh respire, s’il te plaît.

Et maintenant, je vais faire quelque chose que tu vas devoir me pardonner. Aïe ! Désolé, tu as fait tomber le téléphone parce que j’ai envoyé un petit choc à travers lui. Le fait est que, inconsciemment, tu as laissé tomber ton téléphone dès que tu as ressenti la douleur. Quand je t’ai demandé de te pincer, tu as activé ton système nerveux volontaire, donc tu t’attendais à la douleur et tu pouvais continuer à te pincer si tu le voulais.

Mais ce choc est arrivé de manière inattendue, alors ton système nerveux involontaire a réagi et t’a fait fuir la menace le plus vite possible. Cela dit, ton instinct de conservation est quelque chose qui est également régulé par tes nerfs. Ton corps essaiera de se préserver même sans ton consentement.

Hé, qu’est-ce qui te démange ? Arff, tu dois te gratter, maintenant ! Ouh, merci. Les démangeaisons apparaissent quand il y a quelque chose sur ou sous la peau qui n’a pas sa place, comme un insecte ou la morsure de celui-ci. Les nerfs qui s’y trouvent s’enflamment comme des gyrophares, et ton cerveau envoie des signaux à cet endroit. Mais lorsque tu te grattes, tu ressens deux choses opposées en même temps.

Consciemment, tu ressens un soulagement parce que ça ne te démange plus. Au niveau subconscient, par contre, ton cerveau perçoit le fait de te gratter comme une douleur et déplace ton attention de la démangeaison vers le grattage. En gros, en te grattant, tu fais croire à ton cerveau qu’il y a des choses plus importantes à faire que de prêter attention à la démangeaison.

C’est moi ou il fait un peu trop chaud ici ? Oui, je vois des gouttelettes de sueur sur ton front. Lorsque la température extérieure augmente, ton SNC réagit à ce changement. Des milliards de signaux traversent tout ton corps. Les glandes sudoripares les reçoivent en un clin d’œil et se mettent à travailler avec acharnement. La sueur apparaît sur ta peau, la refroidissant. Je te recommande d’aller monter la clim un peu ! Ah c’est mieux !

Euh j’ai dit “un peu”, faut pas abuser non plus ! Génial, maintenant tu frissonnes. Ton cerveau est confus, mais il fonctionne toujours rapidement, réagissant au changement de circonstances. Une fois de plus, il envoie des milliards de signaux à tous les neurones de tes muscles, leur disant de commencer à se contracter aussi vite que possible. Ce faisant, ils créent une friction, et la friction génère de la chaleur. Ton cœur se met lui aussi à battre plus vite, en pompant le sang vers tes membres pour les empêcher de geler. Tout cela te fait également penser que monter un peu la température est une bonne idée.

En parlant de la pensée, les neurones sont également responsables de cela. Par exemple, c’est la première fois que tu regardes cette vidéo. Tu ne peux pas savoir ce que je vais faire ou dire ensuite. Peut-être que je vais faire un tonneau. Wahou. Ou alors, je vais mettre fin à la vidéo de façon abrupte. Boum. Ton cerveau est en train de créer les connexions neuronales nécessaires pour que tu te souviennes de ce qui va suivre. C’est pourquoi tu es toujours avec moi : tu veux savoir.

Mais dès que tu l’as regardé jusqu’à la fin, l’intérêt s’envole Peu importe à quel point je suis fascinant. Ton SNC a créé suffisamment de connexions entre les neurones, et si tu recommences, ils te diront à quoi t’attendre. Un exemple simple : qu’est-ce que j’ai dit après exactement 3 minutes et 5 secondes dans la vidéo ? Tu ne peux pas t’en souvenir parce que tes connexions neuronales ne sont pas encore assez fortes pour donner de tels détails. Mais plus tu regardes, plus elles deviennent fortes et nombreuses, et après plusieurs essais, tu seras en mesure de répéter mot à mot tout le texte.

Il en va de même lorsque tu apprends une nouvelle compétence, comme le roller. Au début, tu ne peux même pas bouger un seul pied. Ton cerveau se trouve confronté à une tâche inhabituelle et est perturbé par des signaux envoyés dans tous les sens. Tu tombes, mais tu te relèves et tu recommences. Cette fois, plusieurs millions de neurones sont déjà connectés et ton SNC ne perd pas de temps à créer de nouveaux liens. Tu tombes à nouveau. Et encore. Et encore une fois.

Mais à chaque fois que tu te relèves et que tu recommences, ton cerveau s’adapte de plus en plus, jusqu’à ce que finalement, à ta cinquième, dixième ou cinquantième tentative, tu réussis à avancer. Le cerveau capte le moment où tu t’arrêtes de tomber et créé des connexions neurales fortes pour t’empêcher de répéter tes erreurs précédentes. Et rapidement, avec plus de pratique et de liens dans ton SNC, tu patineras comme un pro, en te demandant comment tu as pu être aussi maladroit avant.

Mais le truc le plus cool c’est que ces connexions ne disparaissent jamais complètement. Même si tu as appris à faire du roller quand tu étais enfant et que tu as tout arrêté pendant plus d’une décennie, il te suffira de quelques minutes pour te rappeler comment on fait. Alors écoute, si tu as peur de prendre cette guitare poussiéreuse qui est restée accrochée au mur pendant des années, tu sais ce qu’il te reste à faire maintenant ! Tu verras que tout reviendra en un clin d’œil !

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