Qu’adviendra-t-il de tes comptes sur les réseaux sociaux lorsque tu seras mort et comment ton âme digitale survivra-t-elle ?

Conseils
Il y a 6 ans

Imagine si tu pouvais connaître la vie de ton arrière-grand-mère grâce à son profil sur un réseau social ? Voir des photos de ses soirées, de tous les posts rigolos qu'elle a faits, voir tous les évènements auxquels elle a assisté, découvrir toutes ses idées sur son mur. Tes sentiments envers elle en seraient certainement très différents. Tu aurais connu sa vie ou au moins une partie. Nos petits-enfants auront cette chance-là. Parce qu'après ta mort, tu continueras à exister.

Même si chez Sympa, cela nous a donné un peu la chair de poule, nous avons décidé d'enquêter sur ce qui se passerait avec les pages personnelles des réseaux sociaux de nos défunts et les phénomènes bizarres que cela pourra engendrer dans le futur. Évidemment, nous ne sommes absolument pas prêts d'être concernés par cette information, mais c'est amusant de se poser la question, non ?

Facebook te mentionnera dans les souvenirs

Facebook donne à ses utilisateurs la possibilité de faire un testament digital, signifiant tout simplement dans la configuration de leur compte, le nom de la personne qui pourra l' administrer. ("L'héritier" ne verra pas tes messages et il ne pourra pas supprimer tes publications, mais il aura la possibilité d'en mettre de nouveaux. Si l'inévitable est arrivé précipitamment, alors, il y a deux autres options :

  • Le compte peut être supprimé par un membre de la famille (si le lien de parenté et la mort sont bien vérifiés) ;
  • Le même parent, avec la preuve de ce qui t'est arrivé, peut écrire une publication sur l'évènement et ensuite la page restera telle quelle. Le nouvel administrateur du compte pourra cependant changer la photo du profil, mettre de nouvelles publications et répondre à de nouvelles demandes d'amis. On pourra aussi te mentionner dans des photos commémoratives qui apparaîtront sur ton mur. Et sur ton profil, apparaîtra la mention spéciale "En mémoire à" (ce qui signifie que ton compte est un compte commémoratif).

Sur Instagram, tu te transformeras en galerie commémorative

Ton compte Instagram deviendra tout simplement une galerie posthume. Ça fait un peu peur, mais tu t'accorderas certainement avec nous pour dire que cela peut en dire beaucoup sur quelqu'un. Les membres de la famille d'un défunt, peuvent aussi demander l'élimination du compte (à la condition de pouvoir prouver le lien de parenté avec le propriétaire du compte, la preuve de sa mort et, en général, la preuve de sa naissance aussi). Une insta-bureaucratie, en somme.

Ton compte Twitter peut être hacké par des spammers.

Il y a un an, il y a eu un scandale sur twitter. Le compte du journaliste David Carr, mort deux ans auparavant, fut hacké par un bot de spam qui commença à publier plein de choses en son nom. Les followers du journaliste étaient en état de choc.

Malgré cet incident, un compte ne peut être désactivé sur Twitter que par des membres de la famille. Ou alors, ils peuvent le laisser tel quel, en espérant que personne n'aura l'idée morbide et saugrenue de pirater le compte et de publier des tweets en usurpant l'identité du mort.

Google exaucera ta dernière volonté

Google a un service appelé "Administrateur de comptes inactifs". Il est possible de configurer la "période d'inactivité", c'est-à-dire si tu arrêtes soudainement d'utiliser ton compte et d'être en ligne pendant un laps de temps prolongé (tu décides toi-même du laps de temps, Google t'envoie ensuite un message pour te prévenir que ton inactivité est arrivée à échéance et que "ta dernière volonté" sera exaucée quelques jours plus tard). Tu peux définir en avance à qui laisser tes comptes après ton décès (et tu peux nommer jusqu'à 10 personnes).

Où tout cela va-t-il nous mener dans le futur ?

La quantité d'utilisateurs morts de Facebook, le réseau social le plus populaire, était déjà d'environ 30 millions en 2012. Ce qui nous amène à conclure que très rapidement, il y aura plus d'utilisateurs morts sur les réseaux sociaux que de vivants. "Nécropolis en ligne" apparaîtra probablement au même moment et les codes officiels de régulation du patrimoine virtuel seront publiés.

Mais que signifie tout cela ? Cela veut dire que, même si tu meurs demain, ton âme digitale continuera à exister...

En outre, ce ne sera pas seulement un compte abandonné, mais aussi une conscience de valeur, qui a une raison mais ne pourra jamais être plus que virtuelle. Et non, ce n'est pas un épisode de Black Mirror, c'est une technologie vraiment réelle. Il y a un site web intitulé Eterni.me, qui contient toute l'information digitale des défunts sur les réseaux sociaux (chacun de ses messages, vidéos, photos, commentaires, tous ses documents) et peut en faire un bot — une copie de la personne qui peut "penser" de manière originale. C'est-à-dire que tu peux communiquer avec elle en temps réel, et elle évaluera et répondra à tes messages et histoires comme une personne vivante.

Réfléchis un peu, si de tels services ont vocation à se développer, alors dans le futur, nous pourrons communiquer avec nos arrière-grands-parents comme s'ils étaient toujours vivants. Et on pourrait même demander des conseils ou leurs opinions aux personnes célèbres ou aux hommes politiques sur des évènements mondiaux. Cela changera probablement l'histoire.

Il est certain que nous ne savons pas encore jusqu'où peuvent nous conduire ces technologies. Si, il y a quelques années, de nombreux psychologues insistèrent sur le fait que nous ne pouvons pas vivre dans le futur sans laisser le passé derrière nous, aujourd'hui il y en a beaucoup qui trouvent que finalement, la vie en ligne aux côtés de leurs proches défunts n'est peut-être pas si mal.

Et toi, qu'en penses-tu ? Aimerais-tu continuer d'exister virtuellement ?

Photo de couverture depositphotos

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