Voici pourquoi le métier de pompier est aussi passionnant malgré la difficulté

Histoires
Il y a 2 ans

Le travail de pompier est un métier à haut risque. Ces hommes et femmes mettent littéralement leur sécurité en danger à chaque intervention, pour secourir des personnes et des immeubles. Mais pour la plupart d’entre eux, c’est une passion et un engagement. Encore plus pour les sapeurs pompiers volontaires qui en plus de leurs occupations quotidiennes, se consacrent aussi à aider leurs concitoyens, et parfois au péril de leur vie. Si nous les admirons, nous sommes aussi concrètement peu nombreux à savoir en quoi consistent exactement leur quotidien.

C’est pour cette raison que Sympa s’est rapproché d’une pompière volontaire et lui a demandé de nous raconter une journée dans sa vie. Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est un métier prenant mais gratifiant.

Hello !

Je suis Svetlana, pompier volontaire au sein du Service Départemental d’Incendie et de Secours de la Loire Atlantique. Pour assumer cet engagement, nous effectuons deux types de gardes. En garde postée, le personnel se trouve à la caserne, prêt à intervenir lorsqu’il reçoit l’alerte, pendant 12 ou 24 heures. En garde d’astreinte, chaque membre reste chez lui (près du centre), prêt à rejoindre le centre d’incendie et de secours en cas d’alerte.

Aujourd’hui, je te raconte ma journée type en garde postée. Comme tu peux l’imaginer, je n’ai pas vraiment le temps de prendre des photos lors des interventions. Cependant, je vais illustrer chaque étape de mon périple avec des photos de collègues, prises par des professionnels lors des interventions. Ces clichés reflètent parfaitement bien notre quotidien.

Début de journée mouvementé

On est vendredi, j’arrive au centre d’incendie et de secours à 6h30 pour prendre la relève, car l’équipe de nuit va partir. Je me mets en tenue et discute un peu avec les collègues, pour savoir s’ils sont intervenus la nuit, si tout le matériel est opérationnel, etc. Ensuite, je me prépare un petit déjeuner et on prend un café ensemble au foyer avec l’équipe qui arrive. Et déjà, la sonnerie retentit : l’ambulance et le véhicule de secours routier sont déclenchés pour un accident de circulation.

On arrive sur le lieu de l’accident et constate qu’une voiture a percuté une moto. L’équipe du véhicule de secours routier s’occupe du balisage, gère la circulation et se met à la disposition de l’ambulance au cas où il y aurait besoin de désincarcérer la victime. L’équipe du véhicule de secours et d’assistance aux victimes enfile des gilets haute visibilité et prend en charge les personnes concernées.

Le motard souffre d’une fracture du poignet et sa douleur est à 8 sur l’échelle de 0 à 10. On appelle alors un véhicule léger infirmier pour la prise en charge de la douleur. Les gendarmes sont là aussi pour constater les circonstances de l’accident. Lorsque la victime est conditionnée et que nous avons effectué le bilan complet de son état et l’avons transmis au médecin régulateur, nous transportons le blessé à l’hôpital.

Retour à la base

Cette première intervention de la journée nous a fait rater le premier rassemblement qui a lieu tous les jours à huit heures. Lors du rassemblement, le chef de garde nous annonce nos piquets (les postes qui nous sont attribués sur les engins), le thème de la manœuvre du jour et l’ensemble des travaux d’intérêt général à effectuer durant la journée.

Le rassemblement est suivi par les vérifications du matériel et des engins. Aujourd’hui, je suis conductrice de l’ambulance et l’équipier du binôme d’attaque au fourgon. Je vérifie donc l’état de mon véhicule et le matériel dont je suis responsable (le lot de sauvetage, le brancard cuillère, le matelas d’immobilisation à dépression, et les divers kits présents dans l’ambulance : kit accouchement, kit brûlures, kit membres sectionnés, etc.).

En tant qu’équipier au fourgon, je vais démarrer le groupe électrogène pour savoir s’il fonctionne correctement, contrôler la pression d’air dans ma bouteille d’appareil respiratoire isolant, vérifier la présence d’un masque scellé dans un sachet et d’autres équipements (éclairage, outils de forcement, etc.).

La manœuvre du jour

Le thème de la manœuvre du jour est l’incendie. Nous mettons notre tenue de feu et partons sur un site industriel. Le chef d’agrès nous fait établir les échelles, le premier binôme fait l’établissement de tuyaux épaulés, le conducteur règle la pression d’eau et c’est parti. Le deuxième binôme part pour compléter la reconnaissance cubique du bâtiment.

La manœuvre à peine terminée, les bips de l’équipage d’ambulance sonnent de nouveau, on se change en quatrième vitesse pour partir sur un accouchement imminent. Lorsque nous arrivons sur place, le bébé est déjà là, il n’a pas voulu nous attendre ! C’est une petite fille. Nous couvrons bien le petit bout de chou, lui mettons un bonnet sur la tête, coupons le cordon et voilà l’équipe médicale qui arrive. Les constantes de la maman et du bébé sont bonnes, on peut les transporter à la maternité.

Remise en forme et détente

De retour à la caserne, il est 11h30. D’habitude, à 10h une séance de sport a lieu pour les membres de l’équipe qui ne sont pas partis en intervention. Les séances sont encadrées par l’un des moniteurs sportifs qui font partie du centre de secours. Aujourd’hui l’équipe a décidé de faire du renforcement musculaire. Il y a ce qu’il faut en matériel de sport pour cela. En 30 minutes, avant le déjeuner, je me décide à faire quelques tractions et de la corde à sauter.

Chaque mois, il y a un défi sportif à la caserne. On y participe si l’on a envie. Ce mois-ci, c’est de la corde à sauter : on fait le maximum de sauts en 30 secondes et 1000 sauts en un minimum de temps. Et on n’oublie pas de noter son résultat sur le tableau !

Il est midi. Après une petite douche, on se réunit à table au foyer. On a le temps jusqu’à 14h pour manger tranquille. Oups, non, pas tout le monde finalement : les bips de l’équipe véhicule toutes utilités sonnent, ils partent pour un animal en difficulté. Ils finiront leur repas après l’intervention. À 14h, le deuxième rassemblement de la journée a lieu. On fait le point sur les travaux d’intérêt général. Puis, on nettoie la cuisine et la remise. Après, on ira faire le plein des véhicules.

Retour en intervention

Le bip sonne de nouveau. Cette fois-ci, toute l’équipe de garde part : c’est un feu de garage. On a un peu de route à faire et nous avons le temps de mettre correctement nos appareils respiratoires isolants et les masques, et d’allumer les radios. Peu de temps avant d’arriver sur place, lorsque nous pouvons déjà apercevoir la fumée noire qui monte dans le ciel, nous entendons plusieurs détonations. Nous allons apprendre en arrivant que des bouteilles de gaz ont explosé à cause de la chaleur.

J’aime mieux que cela se produise avant notre arrivée ! Mais il y a encore une cuve de fioul qui fuit, et avec cela, on aura beaucoup de travail. Alors, un deuxième fourgon arrive en renfort. Il aura fallu quatre heures pour en venir à bout et ranger le matériel. Ensuite, un pompier qui fait partie de l’équipe recherche des causes et circonstances de l’incendie vient nous voir et nous pose des questions concernant le déroulement de l’intervention, afin de déterminer la cause du départ de feu.

De retour au centre à 18h, notre relève commence déjà à arriver. Les collègues nous aident à ranger le reste de matériel, et nos tenues de feu partent au nettoyage.

Mais la journée n’est pas encore terminée. Le véhicule de secours et d’assistance aux victimes est déclenché pour une chute à domicile. Une personne âgée vivant seule a besoin de nous pour la relever, et pour cela, elle a utilisé son bracelet relié à la téléalarme. Nous prenons beaucoup de précautions avant de la relever, il faut s’assurer d’abord qu’elle ne souffre pas de fractures ni de luxations.

Après un bilan lésionnel, nous constatons que c’est sans gravité. Les constantes sont bonnes : le taux d’oxygène, le pouls, et la tension artérielle sont normaux. Après la régulation avec le médecin au téléphone, on prend la décision de laisser la dame chez elle. Cela tombe bien, car elle n’a pas du tout envie de partir à l’hôpital : sa série préférée vient de commencer à la télé !

Fin de la journée

Nous revenons au centre vers 19h45. C’est fini pour aujourd’hui. Une journée bien remplie, où tout le monde s’est senti utile. On a encore des choses à apprendre, à manœuvrer, à s’entrainer pour être meilleurs. Notre devise est “FAIRE FACE”. Pour cela, il faut être prêt à sortir de sa zone de confort.

Bonne garde à l’équipe de nuit !

A quelles occasions as-tu eu l’opportunité d’assister à une intervention des pompiers ? Qu’as tu ressenti à ce moment là ? Qu’est ce qui pourrait te pousser à t’engager comme pompier volontaire ?

Photo de couverture pompiers_paris/Instagram

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