Voici le récit sincère d’un père célibataire qui a subi les critiques de son entourage parce qu’il avait “privé” la mère de sa fille

Éducation
Il y a 4 ans

Dans notre société, en cas de divorce, les parents ont souvent la garde partagée de leurs enfants. Si le père obtient la garde exclusive, parce qu’il réussit à convaincre le juge qu’il est meilleur parent, il se retrouve confronté aux critiques et à l’incompréhension de son entourage qui peut être amené à dire “Voilà, il a maintenant privé l’enfant de sa mère, et à coup sûr, par des moyens détournés !”

Un père célibataire sous le pseudo Mordoraptor s’est retrouvé dans une situation similaire après avoir divulgué son divorce sur les réseaux sociaux. Son histoire a engendré des discussions, des commentaires du genre “tu as monté ta fille contre sa mère et tu en es fier ?” L’auteur du récit s’est fait traiter de tous les noms pour ce qu’il a fait, même si quelques défenseurs ont plaidé pour sa cause. Sympa ne pouvait pas passer à côté de cette histoire touchante qui montre que certains pères prennent soin de leurs enfants mieux que les mères !

J’ai 12 ans de différence d’âge avec mon ex-femme. Après l’accouchement, ma femme a sombré dans une profonde dépression, avec des hauts et des bas. Maintenant, je comprends qu’on aurait dû consulter un médecin, mais à l’époque, je ne me rendais pas compte de la gravité de la situation.

Ma femme faisait des crises de larmes 2-3 fois par mois, m’envoyait des objets lourds à la figure. Elle me réprimandait, m’insultant souvent devant notre enfant. Notre fille pleurait aussi, j’essayais de les calmer toutes les deux. Ensuite, ma femme présentait des excuses, demandait pardon, m’assurait qu’elle m’aimait et j’avais l’impression que tout allait s’arranger... jusqu’à la prochaine crise. Elle prenait des calmants, mais ils ne faisaient aucun effet.

Âgée d’un an, notre fille s’est mise à se ronger les ongles, on n’était même pas obligés de les couper : il n’y avait rien à couper. On essayait de lui faire perdre cette habitude, mais aucune méthode ne marchait.

J’avais l’impression que des vacances en famille pourraient arranger la situation. Quand la petite avait un an et demi, nous sommes allés pour la première fois en Thaïlande, ensuite en Turquie et à nouveau en Thaïlande, l’hiver suivant. Les voyages n’ont pas eu l’effet escompté, ma femme n’était jamais contente de rien : il faisait trop chaud, le frigo était trop petit, il n’y avait pas de boutiques à proximité.

Maintenant, je comprends que pour préserver notre famille, on aurait dû confier l’enfant à la grand-mère et partir en vacances rien que nous deux. Peut-être qu’on aurait pu sauver notre couple. Sauf que c’est trop tard d’en parler à présent.

À la fin de l’été 2017, les crises de nerfs ont recommencé. Ma femme criait sur notre fille si cette dernière ne s’endormait pas en quelques minutes, renversait ou cassait quelque chose. J’ai aussi remarqué des marques de fessées sur la petite. Suite à cela, elle a refusé d’être couchée par sa mère et voulait que ce soit moi qui la mette au lit.

J’ai toujours été très proche de ma fille. Je passais beaucoup de temps avec elle : dès sa naissance, je me promenais et jouais avec elle, je lui lisais des contes, je lui faisais prendre son bain, je lui donnais à manger, je la mettais au lit... Je rentrais le plus rapidement possible du travail pour retrouver ma fille et ma femme. Je ne traînais pas inutilement dehors comme le font de nombreux pères, et en rentrant, je ne jouais pas aux jeux vidéo et ne surfais pas sur internet.

Toutes les visites médicales de ma fille étaient aussi sous ma responsabilité : je surprotégeais ma femme, car je ne voulais pas qu’elle voie une fois de plus les larmes de sa fille après les piqûres. C’est pour cette raison que j’accompagnais ma fille chez les médecins, pour qu’elle se fasse vacciner, j’ai passé toute une semaine à l’hôpital quand elle est tombée malade avec une gastro-entérite à un an et demi.

En automne, ma femme a refusé toute relation intime et a déménagé dans une autre pièce sur le canapé. Elle disait qu’elle avait besoin de réfléchir et qu’elle ne pouvait pas être avec moi. J’ai essayé de lui parler, mais elle s’est renfermée sur elle-même. Quand je rentrais après le boulot, je retrouvais ma femme plongée sur son smartphone et ma fille devant la télé.

Je ne veux pas raconter ce qui s’est passé au bout du compte. Je peux dire seulement que j’ai appris des échanges avec ses copines que son plus grand souhait était de divorcer. Elle ne voulait plus de moi, elle voulait vivre seule. Il y a beaucoup d’autres choses que je n’aimerais pas révéler ici et qui m’ont fait comprendre que cette femme était devenue une étrangère pour moi. Elle ne cherchait pas à reconstruire notre couple, quant à moi, je ne sais pas pardonner ce genre d’offense.
Alors j’ai décidé par tous les moyens d’obtenir la garde de ma fille.

En janvier 2018, nous avons décidé de partir pour la Thaïlande en famille, mais ma femme s’est fait rembourser son billet, car elle voulait rester seule pour réfléchir. Je suis parti en vacances, seul avec ma fille.

Pendant un mois de séjour au “Pays des Sourires”, nous nous sommes très bien reposés. Durant toute cette période, j’ai beaucoup réfléchi comment améliorer la relation avec ma femme qui m’était devenue étrangère, pour que ma fille ne soit pas obligée de déménager chez ma belle-mère à des centaines de kilomètres d’ici. En cas de divorce, ma femme aurait pu demander la garde exclusive, et alors c’est la grand-mère qui se serait chargée de son éducation. J’étais prêt à tout pour garder la petite avec moi. Je ne pouvais pas l’abandonner.

Quand nous sommes rentrés, ma femme essayait encore de se comporter amicalement, tout en se tenant à l’écart. Alors, j’ai voulu savoir si tout ce que j’avais appris de ses copines était vrai. D’abord, elle a démenti, mais ensuite, elle a tout avoué. On a longuement discuté et je l’ai convaincue tout en douceur que la séparation était la meilleure solution pour nous tous.

Puis, nous avons divorcé. Le juge aux affaires familiales a été très surpris en lisant notre convention de divorce. Il n’est probablement pas fréquent de voir des couples en instance de divorce demander la garde paternelle exclusive par consentement mutuel.

Au début, ma fille était inscrite à une maternelle privée, et depuis septembre 2018, elle fréquente une école publique. Elle est très sociable, avec toutefois au début une légère agressivité face aux autres enfants qui s’est estompée peu à peu. L’été dernier, ma fille a arrêté de se ronger les ongles. Maintenant, elle va à l’école avec plaisir, elle aime chanter et danser. Deux fois par semaine, nous allons à la piscine.

Puisque mes parents vivent presque aussi loin que mes beaux-parents, je dois me débrouiller tout seul. Pas facile, bien sûr, mais je m’en sors.

Maintenant, ma fille a 3 ans et demi et elle aime sa maman. Si on lui demande où est sa mère, elle dit qu’elle est au travail. Je ne lui dis jamais qu’elle n’a pas de maman ou que sa maman est une mauvaise personne.

Au début, mon ex-femme nous rendait visite 3-4 fois par semaine, maintenant, seulement le week-end. Nos relations après le divorce se sont améliorées. Lorsqu’elle vient voir sa fille, nous nous parlons comme de bons amis.

Selon toi, est-ce qu’un père est capable d’élever tout seul son enfant ou vaut-il mieux que la mère participe équitablement à son éducation ? Partage ton avis dans les commentaires !

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