Les femmes pourraient être de meilleures chasseuses que les hommes, selon une étude

C’est curieux
Il y a 2 mois

Le mythe selon lequel les hommes sont des chasseurs biologiquement supérieurs et plus forts persiste malgré son long historique et sa prévalence actuelle parmi de nombreuses personnes. Cependant, cette croyance ne repose pas sur la réalité, même si elle est fortement ancrée chez certains individus. Bien qu’il existe des différences biologiques moyennes entre les sexes, souvent centrées sur les traits privilégiés chez les hommes, il est crucial de reconnaître que les femmes possèdent également leurs propres différences, souvent négligées, qui peuvent les avoir rendues tout aussi compétentes, voire meilleures, en tant que chasseuses.

Les hommes : des chasseurs virils ?

Les représentations traditionnelles des hommes comme chasseurs virils et des femmes comme cueilleuses féminines sont profondément enracinées dans les stéréotypes et les fausses idées, bien qu’elles soient largement diffusées. Cara Ocobock, professeure adjointe au Département d’anthropologie et directrice du Laboratoire d’énergie humaine de l’Université de Notre Dame, souligne que ces représentations ont été solidifiées dans nos musées d’histoire naturelle et ont façonné notre perception collective.
Les recherches d’Ocobock, menées en collaboration avec Sarah Lacy, anthropologue spécialisée en archéologie biologique à l’Université du Delaware, ont remis en question cette vision en fournissant des preuves archéologiques et physiologiques montrant que les femmes préhistoriques non seulement participaient à la chasse, mais étaient anatomiquement et biologiquement mieux adaptées à certaines activités de chasse.

“Rétablir l’histoire”

Ces études récentes mettent en lumière comment les femmes pourraient avoir été métaboliquement mieux adaptées aux activités d’endurance, comme la course à pied, ce qui a des implications profondes pour notre compréhension des capacités et des modes de subsistance passés. Il est important de noter que l’intention derrière ces recherches n’est pas de réécrire l’histoire pour effacer la contribution des hommes, mais plutôt de corriger les distorsions historiques qui ont minimisé le rôle des femmes dans la chasse et d’apporter une perspective plus équilibrée sur le passé. Comme le souligne Ocobock, il s’agit de rétablir l’histoire en incluant pleinement la contribution des femmes plutôt que de la réécrire.

Les femmes étaient bien adaptées à la chasse

La chasse, étant une activité physiquement exigeante, nécessitait souvent des efforts prolongés et intenses. Selon Ocobock, du point de vue métabolique, le corps féminin était mieux équipé pour les activités d’endurance, ce qui revêtait une importance cruciale dans les premières phases de la chasse. Deux hormones clés, l’œstrogène et l’adiponectine, jouaient un rôle crucial dans cette adaptation et étaient présentes en plus grande quantité chez les femmes. Elles contribuaient à réguler le métabolisme en favorisant l’utilisation des graisses stockées comme source d’énergie avant de recourir aux glucides. L’œstrogène, en particulier, était essentiel, car il favorisait la combustion prolongée et lente des graisses.
La structure physique des femmes s’est également avérée précieuse pour la chasse. Avec des hanches généralement plus larges, les femmes étaient capables de faire pivoter leurs hanches, ce qui allongeait leurs pas et leur permettait de couvrir de plus longues distances avec moins d’effort métabolique. Cette capacité à faire des pas longs était un atout essentiel pour la chasse, permettant aux femmes d’aller plus loin et plus vite. Dans cette perspective, les femmes peuvent être considérées comme des marathoniennes, capables de maintenir des efforts prolongés, tandis que les hommes pourraient être comparés à des haltérophiles, privilégiant la force brute sur la résistance à l’effort prolongé.

Le travail d’Ocobock et de Lacy revêt une importance cruciale dans le contexte actuel où les questions de sexe et de genre sont examinées de près. Il vise à défier les idées préconçues sur l’infériorité physique des femmes et à encourager une réflexion plus nuancée sur les capacités individuelles, indépendamment du sexe ou du genre. En fin de compte, il est essentiel de remettre en question les préjugés et de reconnaître le potentiel de chacun, quel que soit son sexe ou son genre.

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