Notre corps ne peut pas être complètement propre, et c’est une bonne chose

Conseils
Il y a 8 mois

Il est impossible de se débarrasser de toutes les bactéries, car elles constituent une partie essentielle de notre corps. Nous avons en nous des milliers de milliards de microbes qui contribuent de manière cruciale au bon fonctionnement de notre organisme. Les bonnes bactéries combattent les mauvaises et nous protègent contre de nombreuses maladies. Elles renforcent notre système immunitaire, nous rendent plus forts et plus résistants aux dangers de notre monde. Mais l’une des choses les plus fascinantes est que ces microbes peuvent aussi affecter notre comportement. Ces minuscules créatures peuvent nous rendre furieux, triste, heureux, nerveux, ou encore affamé ou malade.

Il peut y avoir des microbes sur n’importe quelle partie de ton corps. Mais ils ne passent pas leurs journées à se détendre... Ils luttent constamment pour leur survie. Les gros microbes mangent les petits. Les bactéries protectrices attaquent les nuisibles. Elles sécrètent des éléments qui ont un effet direct sur notre corps. Elles ne s’arrêtent jamais. Sauf, un instant, lorsque tu te laves les mains avec du savon. Mais après quelques minutes, tout recommence.

Notre corps abrite non seulement des bactéries, mais aussi des champignons et des virus. La plupart de ces créatures vivent dans nos profondeurs les plus obscures. Là où il n’y a pratiquement pas d’oxygène. Dans nos intestins. Supposons que l’on divise le côlon d’une personne en un million de parties. Eh bien il y aura plus de bactéries dans une de ces minuscules parties que de personnes sur Terre. Ce n’est pas un monde. C’est un vaste univers. Et, bien sûr, cet univers joue un rôle important dans notre vie.

Grâce aux microbes, nous sommes nombreux à ne pas souffrir d’allergies. Certains éternuent à cause du pollen ; d’autres ont les yeux qui piquent à cause des arbres en fleurs. La peau de certaines personnes rougit à cause des poils d’animaux. Tout cela se produit parce que le système immunitaire envoie de fausses alertes à l’organisme.

Lorsqu’une substance inoffensive ou une bactérie provenant des poils d’un chien se retrouve sur la peau d’une personne ou dans ses voies respiratoires, son système immunitaire croit qu’il s’agit de quelque chose de dangereux et il commence à réagir. Cette réaction se traduit par des démangeaisons ou des éternuements. Et le système immunitaire peut même s’attaquer aux bonnes bactéries, ne sachant pas comment coexister avec elles. Cela entraîne de graves problèmes de santé.

Mais si ton corps sait s’entendre avec les microbes inoffensifs, tu n’auras pas de réaction telles que des éternuements ou des rougeurs. Par exemple, les microbes qui apparaissent tôt dans nos intestins modifient le comportement des cellules immunitaires, de sorte que, avec le temps, elles cessent de se défendre contre de nombreux micro-organismes. Si tu souhaites obtenir ce résultat, veille à ce que ton corps soit en contact avec la biodiversité de ton environnement. Et le plus tôt dans la vie, le plus bénéfique. On estime que notre microbiome se forme au cours de nos trois premières années. Ces germes nous accompagnent ensuite tout au long de la vie.

Si tu essuies régulièrement les poignées de tes portes et tous tes couverts avec un antiseptique, que tu ne ramasses jamais de nourriture par terre, que tu sors le moins possible de chez toi et que tu as peur de te salir, ton système immunitaire sera très probablement refermé sur lui-même.Tout microbe provenant du monde extérieur sera alors considéré comme un ennemi. En même temps, les scientifiques ne savent pas exactement comment l’absence d’un groupe particulier de microbes peut entraîner des problèmes de santé.

En outre, les personnes ayant grandi dans un environnement trop propre et qui luttent constamment contre les germes sont plus susceptibles de souffrir d’allergies et de tomber malades. Leur système immunitaire est plus faible que celui des personnes qui acceptent un peu de saleté dans leur vie. Courir dans les flaques d’eau, nager dans un lac, la boue, la poussière — tout cela concourt au renforcement de ton système immunitaire.

Mais cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas se laver. La douche est nécessaire pour l’hygiène, la propreté de la peau et pour se débarrasser de l’odeur de la sueur. D’ailleurs, cette odeur désagréable est causée par des bactéries qui sécrètent des acides. Mais ne te lave pas trop souvent, c’est-à-dire plusieurs fois par jour. Une ou deux fois suffisent. Et n’utilise pas un gant de toilette à chaque fois. Non seulement tu élimines les bactéries nocives et la saleté, mais tu détruis également les bons microbes et les graisses dont ta peau a besoin.

Alors voilà : tu sors de la douche, tu es en pleine forme et tu commences à te sécher avec ta serviette. Et là, il peut y avoir un problème. Lorsque tu t’essuies, tu crées de microscopiques fissures dans ta peau — et des bactéries apparaissent rapidement. Elles s’accrochent à ta serviette et se multiplient à grand rythme. Le lendemain, tu t’essuies avec la même serviette, et ces bactéries s’infiltrent dans les microfissures de ta peau. Tu dois donc laver tes serviettes plus souvent.

Des scientifiques ont mené des études à grande échelle et ont découvert que la présence ou l’absence de certains types de bactéries intestinales peut entraîner une dépression. Les microbes qui vivent en nous produisent des substances qui affectent les cellules nerveuses de notre cerveau et, éventuellement, notre humeur.

D’abord, les biologistes ont mené des expériences sur des souris et constaté que certaines bactéries modifiaient le comportement de ces animaux. Ensuite, ils ont étudié les effets des bactéries sur 1054 personnes. 173 d’entre elles ont été diagnostiquées comme souffrant de dépression ou d’insatisfaction quant à la qualité de leur vie. Les scientifiques ont ensuite comparé les microbiomes des deux groupes et ont découvert que les personnes souffrant de dépression manquaient de deux types de microbes.

Bien sûr, cela ne veut pas forcément dire qu’un manque de bactéries est à l’origine de la dépression. De nombreuses recherches doivent encore être menées pour établir le lien exact entre le système nerveux et les bactéries. Les scientifiques espèrent que cela permettra de mettre au point de nouveaux traitements pour de nombreuses maladies.

Le microbiome humain influence également la sensation de faim. Tu crois que tu as envie de manger parce que ton estomac est vide et que tu te sens rassasié parce qu’il est plein ? En fait, ce sont les bactéries de ton intestin qui te donnent ces sensations. Bien sûr, certaines hormones entrent également en jeu dans ce processus. Mais elles sont activées lors d’interactions avec les substances que sécrètent les bactéries.

L’excès de poids aussi peut avoir pour cause un type particulier de bactéries. Selon les scientifiques, si l’on prélève des microbes intestinaux chez des personnes en surpoids et qu’on les transfère sur des souris, ces animaux commenceront à grossir. Il en va de même pour les personnes minces et leurs bactéries. Imagine si on faisait un régime basé sur une thérapie bactérienne ! Cette médecine microbienne n’est pas encore suffisamment développée, mais on espère qu’elle permettra de traiter efficacement les personnes souffrant de graves problèmes de santé.

En général, quoi que l’on fasse, nous avons toujours des bactéries autour de nous. Elles font partie de notre corps, littéralement. Seulement 43 % des cellules vivantes de ton corps t’appartiennent en propre. Le reste appartient à des microbes. On peut donc dire que nous sommes tous un mélange de notre ADN et de l’ADN de nos microbes.

Il semble donc que les bactéries nous contrôlent. Et d’une certaine manière, elles contrôlent la planète entière. Si l’on additionne toutes les créatures vivantes afin de trouver l’espèce la plus répandue, les microbes arrivent en tête. Leur nombre et leur poids dépassent ceux de toutes les autres créatures. Et si l’on mettait toutes les bactéries présentes dans notre corps sur une balance, elles pèseraient environ 1,3 kg, soit à peu près le poids de notre cerveau.

Ces créatures se multiplient à l’infini, à une vitesse phénoménale, et rien ne peut les arrêter. Mais en 1928, Alexander Fleming a accidentellement découvert la pénicilline, le premier antibiotique au monde. Elle a permis de sauver la vie de nombreuses personnes malades à cause des bactéries nocives. Cependant, la pénicilline détruit non seulement les mauvaises bactéries, mais aussi les bonnes.

Lorsque nous avons commencé à l’utiliser, nous avons été confrontés au problème des allergies et de l’affaiblissement du système immunitaire. Par exemple, le microbiome naturel des souris leur permet de combattre environ un million de bactéries salmonelles grâce à ses microbes protecteurs. Mais après une utilisation d’antibiotiques, il ne suffit plus que d’une dizaine de ces bactéries pour rendre les souris très malades. En d’autres termes, les antibiotiques permettent de détruire les bactéries nocives, mais elles détruisent en même temps les bonnes bactéries. Il est donc très important de maintenir un bon équilibre entre les antibiotiques et le microbiome. Ton médecin saura te conseiller...

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