Comment le grand requin blanc a-t-il fait disparaître le mégalodon ?

Animaux
Il y a 9 mois

Le mégalodon ; un redoutable requin, a parcouru les océans, en effrayant (et dévorant) tout le monde sur son passage. Et ce, pendant longtemps après l’anéantissement des dinosaures par la fameuse grande météorite assassine. Nous savons que c’était le prédateur le plus grand et le plus agressif qui ait jamais vécu, ainsi que le plus grand requin. C’était le roi des mers, et il nageait librement partout dans l’océan. Mais ensuite, il y a environ 2,5 millions d’années, les derniers spécimens de son espèce ont disparu de la Terre pour toujours, ne laissant que leurs dents énormes aux archéologues modernes.

Au début, les scientifiques pensent qu’à l’époque où le mégalodon a disparu, il y a eu une énorme extinction sous-marine qui s’est produite. Ils estiment qu’une supernova a explosé à environ 150 années-lumière de la Terre, et que son rayonnement cosmique a atteint notre planète, et a changé son climat. C’est tout à fait plausible en effet : lorsqu’une étoile explose, elle dégage tellement d’énergie qu’elle se déplace pendant des centaines, voire des milliers d’années-lumière dans toutes les directions. Si une partie de cette chaleur avait bien frappé notre planète, elle aurait pu la réchauffer durablement, ce qui aurait rendu impossible la vie pour de nombreuses espèces animales, dont le mégalodon.

Mais en 2019, un groupe de chercheurs a découvert quelque chose d’étrange : les fossiles laissés par ces requins monstrueux dataient d’une période antérieure. Cela pourrait signifier qu’ils se sont éteints avant l’explosion de la supernova. Il a donc fallu trouver une nouvelle explication, et elle est venue d’une source inattendue : les grands requins blancs.

Au maximum de leur évolution, les mégalodons étaient des super prédateurs, ce qui signifie qu’ils n’avaient pas de rivaux parmi les autres chasseurs des océans. Leurs proies préférées étaient les baleines et autres mammifères marins, et ils pouvaient même chasser des requins plus petits qu’eux. Non seulement ils étaient énormes, pouvant atteindre 18 mètres de long et peser 50 tonnes, mais ils avaient aussi la plus forte morsure du monde. Un animal qui se serait battu avec un méga requin n’avait aucune chance de s’en sortir indemne.

Tu dois savoir une choses : la plupart des informations que nous savons sur le mégalodon viennent de leurs dents car ce sont les seuls vestiges osseux qui sont restés après leur extinction. Les requins sont constitués principalement de cartilage, ils ont donc peu d’os dans leur squelette. Cette quantité de cartilage les rend agiles et flexibles et leur permet d’ouvrir très largement leur gueule.

À un moment donné, ces requins ont également développé des mâchoires saillantes pour mieux saisir leurs proies, ce qui est aussi une particularité du requin-lutin d’aujourd’hui. Cependant, leurs dents devaient être beaucoup plus résistantes que le cartilage. Ils ont donc évolué pour devenir une sorte d’usine à dents : les requins ont des rangées de dents pointues et aiguisées, généralement dirigées vers l’intérieur comme des crochets, qui s’usent assez rapidement. Ensuite, lorsqu’elles ne sont plus nécessaires, elles tombent et laissent place à de nouvelles dents. Un seul requin peut remplacer toutes les dents de sa mâchoire jusqu’à 50 fois au cours de sa vie !

Le mégalodon est généralement décrit comme une sorte de version gigantesque du grand requin blanc. C’est une erreur courante, car on a longtemps pensé qu’ils étaient apparentés. Mais en fait, le mégalodon ressemble plus à un requin-bouledogue de nos jours : il avait un museau court, une mâchoire inférieure plate et des énormes nageoires très longues qui supportaient son poids. Et le plus important, c’est que les ancêtres des grands requins blancs actuels étaient contemporains des mégalodons : ils ont coexisté.

Mais une grande taille s’accompagne aussi souvent d’une grande maladresse. Certes, le mégalodon était énorme et puissant, mais du coup, il n’était pas agile comme les grands requins blancs, plus petits et plus rapides. Les chercheurs pensent qu’en fait, les grands requins blancs rivalisaient avec le mégalodon pour l’accès à la nourriture, et qu’ils étaient souvent plus efficaces comme chasseurs car bien plus agiles. Ils ne pouvaient certes pas combattre ouvertement le mégalodon mais étaient assez rapides pour attraper les proies qu’il avait repérées et les lui voler de vitesse.

Et pourtant, cela n’explique pas complètement pourquoi les mégalodons ont disparu. Les grands requins blancs chassaient peut-être des proies plus petites, mais ils ne pouvaient pas attraper une baleine — la nourriture préférée des mégalodons. D’autre part, il faut garder en tête qu’une seule espèce n’aurait probablement jamais pu entraîner l’extinction d’une autre. Il aurait fallu que d’autres animaux apportent aussi leur aide dans cette difficile mission.

Une nouvelle théorie est alors apparue, selon laquelle plusieurs animaux se sont unis aux grands requins blancs pour en finir avec les megalodons : ils auraient été soutenus par les requins-tigres et les makos. Ces deux espèces étaient — et sont toujours — encore plus petites que les grands requins blancs, mais étaient aussi des chasseurs redoutables. Ils étaient rapides et féroces, et leur appétit vorace laissait le grand et maladroit mégalodon sans beaucoup de nourriture dans les océans. Et lorsque ce requin monstrueux tentait d’enlever la proie de ses petits rivaux, eh bien ils se dispersaient tout simplement, peu enclins à vouloir affronter avec cette grosse brute.

Et voici comment le mégalodon s’est retrouvé avec pour seule option de menu les baleines et d’autres animaux marins énormes. Certes, les mégalodons adultes pouvaient facilement chasser ces monstres, mais leurs petits étaient beaucoup plus vulnérables et moins aguerris que leurs parents. Les scientifiques estiment que d’autres requins auraient pu utiliser cela à leur avantage. Lorsque le mégalodon était encore petit, il devenait souvent la proie des grands requins blancs, des requins-bouledogue et des requins tigres. Même à cette époque, un grand requin blanc pouvait atteindre une longueur de 6 mètres, tandis qu’un jeune mégalodon était généralement deux fois plus petit. Il leur arrivait de réussir à repousser les autres prédateurs, mais malheureusement, pas toujours.

Sans compter que même s’il n’y avait pas eu de véritable confrontation entre les jeunes mégalodons et les requins adultes, les bébés mégalodons n’étaient absolument pas capables de trouver leur propre nourriture jusqu’au moment de devenir adultes. Et ce pour la même raison que tout à l’heure : la population des autres requins augmentait, et il n’y avait plus assez de nourriture pour tous, vu qu’ils chassaient les mêmes proies. Plus il y avait de grands requins blancs, moins il restait de nourriture pour les jeunes mégalodons. Voilà pourquoi on estime qu’ils ont sans doute fini par mourir de faim.

Et comme si cela ne suffisait pas pour menacer sévèrement le mégalodon et le mettre en danger, leur nourriture préférée, les baleines, ont commencé à s’adapter aux conditions changeantes de la Terre. Le mégalodon était un requin qui aimait la chaleur, et il y en avait beaucoup dans les eaux tropicales et subtropicales. Quand ils ont évolué pour la première fois, il y a environ 20 millions d’années, le climat de la planète était beaucoup plus doux. Les terres et les mers étaient généralement plus chaudes, et le mégalodon pouvait donc nager où il voulait. Il nageait dans les eaux de l’Atlantique Nord et Sud ainsi que dans le Pacifique, et on a même retrouvé certaines de ses dents dans les déserts d’Afrique.

Mais au fil des années, le climat n’a cessé de changer. Il est devenu extrêmement froid à proximité des pôles, et de nombreux animaux et poissons marins ont dû s’adapter à ce changement de température. Le mégalodon, cependant, n’a pas suivi ce courant. Il aimait toujours les eaux chaudes, donc il restait là où il se sentait bien mais cette zone diminuait de plus en plus. Ce qu’il n’a pas réalisé, c’est que les baleines, elles, avaient migré pour s’adapter à cette nouvelle fraicheur. Ces grands mammifères sont partis de plus en plus vers le nord, pour profiter de ce léger refroidissement et pour échapper à leurs principaux prédateurs. Mais le mégalodon, lui, ne les a pas suivi. Dommage pour lui...

Enfin, il y a environ 3 millions d’années, la planète est entrée dans un cycle climatique à peu près similaire à celui que nous connaissons aujourd’hui. Les glaciers du nord sont descendus jusqu’en Amérique du Nord en hiver et sont revenus en été. Les colonies de krill, la nourriture préférée des baleines à fanons, ont connu un boom de croissance dans les zones côtières. Les baleines ont compris cela et se sont déplacées vers les endroits où les proies étaient les plus abondantes, laissant définitivement derrière elles leurs anciens lieux de résidence. Cela leur a permis de croître en taille et de se nourrir, sans être dérangées. Et au même moment, en plein large, de vastes régions entières se retrouvaient absolument dépourvues de nourriture.

Et c’est ainsi que cet énorme prédateur qu’était le mégalodon a perdu la lutte pour sa survie, faut de nourriture principalement et par manque d’adaptabilité. Son plat principal est parti vers des eaux plus froides, et les proies plus petites ont été dévorées par ses rivaux plus agiles et moins affamés. Le nombre de ces grands chasseurs de la mer à diminué très rapidement, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus aucun pour régner sur les eaux. Et voilà comment, finalement, les grands requins blancs sont devenus les prédateurs les plus redoutables de l’océan.

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